« Les filles d’Olfa » de Kawther Ben Hania a de fortes chances de figurer au Palmarès.
Les jeux sont faits, plus que quelques heures nous séparent de la proclamation du palmarès par le jury de la 76e édition du festival de Cannes. Et les pronostics continuent d’aller bon train sur la Croisette. Parmi les films favoris pour la Palme d’Or et autres récompenses traditionnelles du festival, disons d’abord que « Les filles d’Olfa » de Kawther Ben Hania a de fortes chances de figurer au Palmarès. Parmi la critique française plusieurs l’ont plébiscité pour la récompense suprême ou d’autres prix assurant « qu’une grande surprise est possible ».
Il est vrai que l’histoire tragique de cette mère et de ses quatre filles, victimes de l’extrémisme dans toutes ses déclinaisons, a ému et fait couler beaucoup d’encre. Ainsi, si le film arrive à rafler une récompense ce serait une première dans l’histoire du cinéma tunisien.
« Zone of interest » de Jonathan Glazer est, selon la critique française et anglo-saxonne, le plus favori pour recevoir la Palme d’Or. Ce plébiscite pour le film est, ainsi, dû à sa forme originale, mettant en scène le quotidien d’une famille de SS , qui vit dans l’enceinte du camp de concentration d’Auschwitz, tous vaquent à leurs affaires comme si de rien n’était.
Le réalisateur ne montre rien de ce qui se passe dans le camp, on ne verra à l’écran que des plans filmés en infra rouge sous-tendus par une bande son d’où fusent sifflements de balles, cris et gémissements. La zone d’intérêt est invisible certes, mais elle est au centre du propos grâce à ce parti pris singulièr.
« Monster » du japonais Kore-eda est, tout aussi, favori pour la forme utilisée, rappelant « Rashomon » de Kurosawa. Car il s’agit d’une histoire racontée de deux points de vue, celui d’un professeur et de son élève. Puis quand éclate la vérité l’émotion est à son comble.
Avec « Les feuilles mortes » le Finlandais Aki Kaurismaki a, lui aussi,séduit une bonne partie de la critique internationale grâce à une une histoire si simple, si poétique et romantique et mise en scène dans un style épuré et minimaliste.
« Anatomie d’une chute » de la Française Justine Triet, a, elle, remporté l’adhésion de la critique, grâce à une implacable radioscopie du couple et au jeu performant de l’actrice allemande Sandra Hulles, est considéré par la critique française et même anglo-saxonne comme l’un des favoris pour recevoir la Palme. D’ailleurs l’actrice mériterait le prix d’interprétation.
Et le prix d’interprétation masculine ? il pourrait récompenser Jude Law, pour sa présentation impressionnante dans « Fireband » du Brésilien Karim Ainouz, où il campe le rôle du roi Henri VIII.
Maintenant trêve de pronostics et attendons le palmarès. Wait and see.
Crédit photo : Gonzalo Fuentes (Reuters)