On connaît presque tous l’adage «Etre contesté, c’est être constaté», une maxime que notre Ligue 1 applique avec force et obstination.
Sur le fil du rasoir, notre football est toujours en crise, une crise latente, sournoise et sous-jacente. La Tunisie du ballon rond fait décidément encore parler d’elle, alors que ses tenants déploient toujours des trésors d’imagination pour tenter de tristement sauver ce qui doit l’être, faisant fi de l’essentiel en s’accrochant à l’accessoire.
Que notre sport-roi déborde sur le terrain extra-sportif avec des violences récurrentes, c’est du déjà-vu. Que la prochaine formule du championnat soit suspendue au verdict de l’instance de Lausanne, on a désormais l’habitude.
Que quasiment tous nos stades ne soient pas homologués par la CAF, on ne peut rien contre la fatalité. Que notre rayonnement à l’international soit entaché par des tronçonneuses présentes en tribunes, c’est la faute à Voltaire !
Que le triste record mondial détenu en termes de coachs congédiés soit battu par la Ligue 1, on ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs !
Que la VAR ne fonctionne que lorsque les planètes sont alignées, la technologie n’est pas fiable.
Là, on se dit qu’on a tout vu, mais ça repart pour un tour avec des tentatives pour soudoyer un officiel de match, sans oublier le «Totonero» tunisien qui fait rage, alors que le parquet a même été saisi, en l’état, il y a quelques mois.
Ce faisant, y a-t-il pour autant des raisons de s’offusquer? Mais que nenni ! Soyons sérieux, notre football est éternel. Et entre espoir et crainte, notre sport-roi avance et inutile de s’alarmer, de dénigrer, de ternir et d’assombrir davantage le tableau, même s’il y a échec et mat pour les ronds de cuir de la FTF, des huiles qui, au lieu de chercher des solutions, esquissent des pirouettes.
Mais quel drôle de ballon mes aïeux ! Dès lors que la diversion est consacrée, que tous les clubs sans exception ruent dans les brancards, dès le moindre point au classement égaré, l’équité sportive restera au placard et la mauvaise foi ultime, tel un ressort institutionnel imposé, triomphera à nouveau.
Le miroir aux alouettes
En cette période particulière, après la fenêtre internationale, le vœu pieux est que tous les protagonistes, pivots, tenants, agents et même mandarins du football tunisien fassent preuve d’un esprit sain dès la reprise du play-off. Et qu’ils en profitent au passage pour faire une introspection sur les états de leurs clubs respectifs, et que chacun balaie devant sa porte !
Ce qui s’est passé lors de ce play-off, jusque-là, risque de dégrader durablement la figure de l’un des plus importants championnats africains. Hélas, c’est ce qu’on appelle la maladresse des habiles. Et à défaut du pardon, laissons venir l’oubli, comme d’habitude…