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Métiers de demain : Des choix et des profils

 

Certes, ce qui nous semble, aujourd’hui, valable et trop sollicité ne le serait pas pour demain. Le temps change, les métiers aussi ! Du reste, la formation continue s’avère toujours de mise.

Le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a annoncé,   en présence de son homologue tunisien, Nabil Ammar, que l’Italie assurera la formation de 4000 jeunes Tunisiens dans des métiers demandés sur le marché italien, et qu’elle les accueillera sur son sol comme migrants légaux. Et ce, dans le cadre du renforcement de la migration organisée au détriment de celle clandestine. Les textes sur les futurs accords, sur lesquels planchent les spécialistes européens et leurs homologues tunisiens, sont en gestation. Ce qui est certain, c’est que ceux qui voyaient tout en noir vont être démunis de bon nombre d’arguments qui leur servaient à dénigrer et à se faire passer pour des «défenseurs» de ces démunis auxquels ils ont  pourtant soutiré, des années durant,  le moindre espoir en un lendemain meilleur.

Il leur faut des débouchés

Mais ce qui nous intéresse, c’est bien cette ouverture, cette brèche dans le mur de l’indifférence qui régnait  et  qui débouchera  sur un nouvel horizon. Uniquement pour ceux qui veulent vraiment devenir des individus reconnus utiles et qui contribueront à faire de notre pays un pourvoyeur de main-d’œuvre spécialisée, de cerveaux capables de participer à l’essor de l’humanité et non pas de vulgaires migrants qui ont mis en danger leur vie pour «trouver  du boulot».

Il faudrait quand même se rendre à l’évidence : nous sommes actuellement incapables d’offrir des moyens financiers et techniques à ceux qui souhaiteraient pousser leurs recherches beaucoup plus loin que nous le permettent nos modestes possibilités. Cela pourra changer une fois l’économie et les finances mis à jour, mais en attendant, les milliers de diplômés en ont marre d’attendre. Il leur faut des débouchés sérieux, une amorce de carrière prometteuse, un avenir duquel on a chassé peur et frustration. Cela a un prix. Les découvertes que nos scientifiques, ingénieurs, médecins, techniciens, avionneurs,  ont développées, les réalisations que nos jeunes entrepreneurs ont révélées avec des moyens si modestes, tiennent de la prestidigitation. C’est ainsi !

Le fait de faire dorénavant partie de l’attelage européen (si nous avons bien lu entre les lignes) changera énormément la donne. Nos jeunes ne seront plus des intrus auxquels on a régularisé une situation pour qu’ils puissent bénéficier des avantages que l’on met à leur disposition. On les verra d’un autre œil et ils sont capables de s’affirmer et de convaincre.

Prétentieux, mais….

Il serait prétentieux de vouloir déterminer l’avenir alors que même ceux qui disposent d’une boule de cristal en ont été incapables. Mais nous sommes en mesure de prévoir que dans ce monde en plein changement, où la concurrence se fait de plus en plus acharnée pour occuper les marches du podium, il y aura quelque part une volonté incontournable d’accompagner ce mouvement. Dans le cas contraire, le train ne reviendra plus à la station qu’il a dépassée.

Au moment où il n’est plus question que d’intelligence artificielle, avec tous ses avantages, ses inconvénients et….ses peurs, les choix se limiteront à tout ce qui est de nature à faire gagner du temps, à rentabiliser les découvertes, à tirer vers le haut ceux qui ont favorisé, encouragé et engagé leur prestige pour faire valoir leur place de leaders.

En ce vingt et unième siècle, on entend de plus en plus de mots savants et les dictionnaires s’enrichissent de mots comme sciences cognitives, de nanotechnologie, d’informatique avec tous ses débouchés, de biotechnologie (très à la mode), d’interconnexion, etc… Autant dire que c’est dans ces domaines que l’on aura besoin, entre autres,  d’hommes et de femmes capables d’assurer ce que l’on souhaite préparer à l’horizon 2030 ou 2050.

Une tâche énorme

C’est demain, et les emplois dans ces nouvelles spécialités seront disponibles comme dans tout ce qui permet d’atteindre ces objectifs. Alors que l’on créera de nouveaux emplois, de nouvelles spécialités, d’autres se verront relégués aux oubliettes et feront tôt ou tard partie de l’histoire. C’est comme dans le cas de la mécanique où le tout électrique que le monde prévoit à l’horizon 2035.

Actuellement en Europe, dans certains pays, dans un garage on trouve trois spécialistes : un mécanicien traditionnel, un spécialiste de l’hybride et  un spécialiste du moteur électrique. Ces spécialités ne se chevauchent pas et l’un ne saurait empiéter sur les platebandes de l’autre, au risque de sa… vie. Mais c’est  ainsi que va le monde.

Cela nous donne une idée de la tâche énorme qui  nous attend si nous souhaitons être un partenaire fiable, sur lequel on peut compter, un pays qui sait se doter des moyens nécessaires à son décollage et qui sait où il va.

Cela commencera par notre système éducatif. Avec l’école publique que l’on a pratiquement détruite. Avec des parents et des élèves qui n’ont plus confiance en cette école qui a pourtant formé ceux qui ont conquis l’indépendance et lancé sur orbite bien des projets ambitieux et de première nécessité, il y a lieu d’agir vite et bien.

Vite, en lançant les changements salvateurs. En on en parle certes, mais quand commencera-t-on à entrer dans le vif du sujet? Les jours se paient en années et les années se comptent en générations. Nous avons assez perdu de temps à discutailler et à couper les cheveux en quatre.

L’école, un vivier de formation

Bien, en déterminant une fois pour toute la place de l’école dans ce pays. Est-ce un domaine stratégique qui compte aussi bien que la santé (où les lacunes sont encore bien grandes), la sécurité et la défense ou est-ce un patrimoine syndical où la prise d’otage est permise au grand jour. La place de l’enseignant doit être déterminée clairement. Il doit avoir tous ses droits, jouir d’un train de vie acceptable et respecté, mais… il se doit de connaître ce que sacrifie la communauté pour qu’il jouisse de cette place et comprenne  que sans cette fibre sensible que devrait posséder  tout  éducateur,  un vrai éducateur, tout risque d’être perdu.

L’école c’est aussi la formation. Nous l’avons négligée durant de longues années. Et actuellement nous le payons. Il faudrait que chacun de nous comprenne que la formation est continue. Nous apprenons, nous nous mettons à jour, nous déterminons notre avenir en fonction de nos choix. Bien des personnes ont été obligées de changer de spécialité pour continuer à faire partie du monde du travail. Elles retournent sur les bancs de l’école, apprennent de nouveaux métiers ou améliorent leurs connaissances pour suivre le rythme infernal de l’évolution de ce monde.

Nos jeunes l’ont-ils compris ? Ceux qui demandent du travail l’ont-ils compris ou leur a-t-on seulement conseillé d’aller de manifestation en regroupement non autorisé, de couper les routes et de faire dérailler un train de phosphate? Le plus court chemin est bien de s’astreindre à une formation. Même ceux qui sont payés pour ne rien faire, ces «agents de reboisement» doivent se soumettre à une formation pour devenir réellement utiles et rentables.

La conviction qui passe par une éducation sans faille ni faiblesse, déterminera l’avenir. Pas seulement pour les demandeurs d’emploi, mais aussi et surtout pour le pays qu’on a injustement poussé dans les affres de  l’inconnu. On n’a pas besoin d’une boule de cristal pour le faire !

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