« Au Royaume, depuis des années, on a mis en place un cadre juridique approprié, dédié au développement des PPP. Ce dernier se développe toujours d’une façon dynamique selon les besoins et les objectifs », nous a déclaré Mohamed Benatiya Andaloussi, chef de la division PPP par intérim au Maroc.
Le Forum sur les PPP en Afrique du Nord vient de s’achever. S’attendra-t-on à des résultats plus concrets ?
Durant ce forum, les pays africains ont partagé plusieurs problématiques communes et particulières, des défis de taille et des solutions qui peuvent être adaptées et mises en place pour faire des PPP un véritable levier de développement des infrastructures en Afrique.
Dans ce domaine, l’expérience marocaine reste à explorer, car elle est viable économiquement et faisable techniquement… Au Royaume, depuis des années, nous avons développé des projets PPP et mis en place un cadre juridique approprié, dédié au développement des PPP. Ce dernier se développe toujours d’une façon dynamique selon les besoins et les objectifs.
Mais, à ce niveau-là, il faut mentionner que c’était avec les premiers projets et grâce à l’amendement du cadre juridique des PPP qu’on a essayé de répondre à cette problématique. Certes, à l’époque, la boucle n’a pas encore été bouclée, car on n’avait pas une instance stratégique qui poussait les porteurs de projets au mode PPP.
Mais, aujourd’hui, la situation a bien changé !
Absolument et dans le bon sens ! En effet, avec la mise en place de la Commission nationale du PPP au Maroc, tout le cycle de vie d’un projet élaboré dans ce cadre est encadré.
Après la mise en place de ladite commission, nous aurons des orientations claires et une stratégie nationale qui aideront à avoir des indicateurs clairs en termes de niveaux d’investissement par secteur avec des priorités sectorielles, et surtout de donner de la visibilité pour les investisseurs et, les porteurs de projets… Grâce à cette démarche, ces derniers pourront se positionner pour préparer leur projet et présenter leurs offres et notamment offres spontanées.
Pouvez-vous nous citer quelques exemples de ces projets ?
Au Maroc, il existe certains projets structurants, réalisés en mode PPP, tels que le projet de dessalement de Casablanca, celui de dessalement pour l’irrigation à Dakhla ainsi que le dessalement pour l’irrigation et l’eau potable près d’Agadir.
Pour nous, ces projets restent importants face à l’exposition aux risques hydriques. L’utilisation de l’énergie renouvelable dans les projets de dessalement permet d’optimiser le cout du mètre cube d’eau dessalée car on était particulièrement avec les importantes capacités en énergies renouvelable disponibles au Maroc et qui sont d’ailleurs réalisées en PPP.
Mais, dans les détails, il faut mentionner qu’il y a cette intelligence de préparation de projet, qui nous a permis de mutualiser certains projets pour produire l’eau dessalée, pour l’irrigation et, pour l’eau potable… L’important, c’est que toutes les forces, qui interviennent, convergent pour que le projet soit réussi. C’est l’élément qui a créé la différence.
Vous dites donc que tous les ingrédients sont là et que l’histoire est bien ficelée
L’objectif et la volonté derrière la mise en place d’un cadre juridique dédié aux PPP étaient d’avoir une réglementation capable d’encadrer la relation entre les secteurs public et privé, ce qui représente, en soi, une sécurité pour les différents partenaires. Ce processus a évolué au fil du temps avec la création d’une structure chargée des PPP.
Mais nous ne sommes pas les spécialistes des PPP, nous sommes les généralistes, malgré une formation assurée et continue de haut niveau et malgré des projets réussis qui peuvent donner l’exemple dans ce domaine, nous ne substituons pas aux porteurs de projets ou aux experts, mais jouons le rôle d’assistance et d’accompagnement.
Et, durant toutes ces années, on n’a cessé de partager et d’intégrer toutes les parties prenantes. Ce travail se fait en étroite collaboration avec les départements concernés, et dernièrement le ministère en charge de l’investissement, qui participera avec nous certainement dans le processus de l’identification des projets. Il y a aussi d’autres partenaires au sein du ministère des Finances qui jouent un rôle important pour promouvoir les projets PPP.
Avec ce nouveau cadre juridique, nous pourrons donc aider les PPP à décoller. Aujourd’hui, on a cette maturité et cette expérience qui nous permettront de dynamiser le recours aux PPP et de mettre en place un cadre spécifique dédié, ce qui à son tour va dynamiser davantage le recours à ce mode.
Quelles sont les grandes lignes de votre futur Business Plan ?
Nous comptons principalement dynamiser davantage le rôle de la Commission nationale à travers la mise en œuvre de ses missions. Le nouveau cadre juridique nécessite la publication de quelques arrêtés qui sont déjà mis dans le circuit d’approbation et qui seront publiés incessamment pour son entrée en vigueur.
Actuellement, on est en train de préparer la mise en œuvre de ces actions, notamment la définition de la loi stratégique nationale en matière des PPP, ses principaux axes, et le programme national en la matière.
Ce programme pourra être affiché au niveau de chaque loi de finance et sera établi par la Commission Nationale du PPP qui suivra son exécution et veillera à ce qu’il soit réalisé en dotant les porteurs de projets des moyens nécessaires.