Accueil Actualités « Behind the scenes » exposition personnelle de Nabil Saouabi à la Galerie Yosr Ben Ammar : Une chasse au trésor

« Behind the scenes » exposition personnelle de Nabil Saouabi à la Galerie Yosr Ben Ammar : Une chasse au trésor

Des éléments disparates et éparses qui se donnent, ainsi, la réplique dans ses huiles aux dimensions réglés au gré de ses aspirations. Des éléments qui semblent provenir d’une vie antérieure que l’artiste a (conciemment ou pas) intégré dans sa banque d’image pour les faire renaitre dans de curieuses configurations et autres scènes et lieux oniriques. 

Les huiles de l’artiste visuel Nabil Saouabi continuent d’orner les cimaises de la galerie Yosr Ben Ammar à Bhar Lazreg jusqu’au 15 juillet courant. Baptisée « Behind the scenes » l’exposition dévoile le nouveau travail de l’artiste qui explore ses thèmes de prédilection.

L’artiste nous y ouvre les portes de sa fabrique à images : Abondance, profusion des couleurs, des éléments et des références et des ressources s’écoulent de ses peintures dans un ruissèlement serein, racontant ce que son oeil, son esprit et ses mains ont retenu, redigéré et re-accouché sur autant de toiles où l’artiste commet des mises en scènes au calme déroutant. Un calme qui en dit long sur qui se trame en hors-champ …

Métonymie, citations, mises en scènes, paysages, autoportraits et autres fictions et autofictions (où l’artiste se met lui-meme en scène dans différentes situations) , autant de procédés narratifs et figuratifs que Saouabi explore en invoquant des chefs d’oeuvres de la peinture comme « L’Exécution de Maximilien » d’Édouard Manet, « Le Pied Bot » de José de Ribera; de la littérature à l’instar de « L’Ile au Trésor » de Stevenson ou en faisant référence à Goya;  du cinéma ( on décèle «Le Tambour » de Volker Schlöndorff, « Voyage au bout de l’enfer » de Michael Cimino, « Blanche-Neige et les Sept Nains » des studios Disney) et autres objets de vies passées et actuelles à l’instar des figurines d’animaux, les bateaux en papiers, le Rubik’s Cube et d’autres encore.

Des éléments disparates et éparses qui se donnent, ainsi, la réplique dans ses huiles aux dimensions réglés au gré de ses aspirations. Des éléments aux différentes dimensions et autres figures qui semblent provenir d’une vie antérieure que l’artiste, en insatiable « imageophage », a (consciemment ou pas) intégré dans sa banque d’image pour les faire renaitre dans de curieuses configurations et autres scènes et lieux oniriques.

Métonymiques, certains de ces éléments semblent vouloir faire cavaliers seuls et trônent en solo dans de petits formats, à l’instar de cette curieuse « chaussure vagabonde » qui semble s’être échappée d’un des chapitres de « L’Ile au Trésor » de Robert Louis Stevenson, une oeuvre rencontrée en enfance et dont il réitère le rendez-vous en étant adulte.

Des bouts imagés, des personnages de ce roman d’aventure sont expédiés et reformulés dans des mises en scène dont seul son esprit détient les clés. Des scènes que l’enfant a rêvées et que l’adulte a concrétisé ? Stevenson-enfant, Stevenson en alter égo, auteur et héros d’enfance admiré qui renait dans les aspirations picturales de l’adulte : il l’invite dans son monde, migre lui-même vers le sien (comme il le fait avec Goya) et en fait le témoin et l’accompagnateur d’un chapitre de vie.

« Autoportrait aux fleurs » et « Autoportraits aux figurines » ( Huiles sur toiles, 38/55 cm)

L’île au trésor de Stevenson « exprime un moment clé que peut vivre un enfant quand il passe de la télé en noir et blanc à la télé en couleur. C’est un moment d’éblouissement, de fascination, mêlé de surprise de plaisir et d’exhalation devant cette mutation de l’absence de couleur à l’abondance de celle-ci. À travers les pirates, empruntés au dessin animé, ou la tortue multicolore qui transporte la carte du trésor sur sa carapace, ou les perroquets, l’artiste réitère son âme d’enfant et laisse s’exprimer une liberté absolue et sans limites dans la forme, dans la palette, dans la configuration des scènes », en témoigne l’artiste et enseignante Myriam Aouni dans le catalogue de l’exposition.

Les oeuvres de Nabil Saouabi se vivent et opèrent comme une sorte de chasse au trésor où les lieux sont a-frontières, les mises en scène pléthores et le jeu légion. Ici et là sont semés autant de petits indices, de citations et d’éléments du collectif et du personnel nous menant à Saouabi…

A vivre jusqu’au 15 juillet 2023.

 

 

 

 

 

 

 

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