Au CA, les secousses, tout le monde connaît et attend que ça passe. Par contre, le manque d’ambition n’a pas sa place. Pour cette raison précise, les fans vont probablement renouveler le contrat de confiance avec l’équipe dirigeante en place.
En l’absence de liste(s) déposée(s) dans les délais, l’assemblée générale élective a donc été automatiquement reportée. L’assemblée générale ordinaire s’est cependant déroulée avant-hier et après coup, logiquement, le comité de gestion poursuivra donc sa mission durant un peu moins d’un mois, veillant sur les affaires courantes, alors que la tenue de la prochaine AGE est prévue pour samedi prochain.
En l’état cependant, il ne fait aucun doute que Youssef Elmi et ses collaborateurs poursuivront l’aventure, au-delà des quelques jours antérieurs à l’AGE. En football, comme dans la vie, la nature a horreur du vide et pas seulement concernant le CA, puisque l’équipe en place a la confiance de tout le microcosme clubiste. Nonobstant, ce n’est que spéculations mais misons néanmoins sur une reconduction du comité en place pour le prochain exercice, et ce ne sera que « justice » au vu des conflits réglés et des dettes remboursées. Par ailleurs, depuis quelques jours, l’exécutif en place a réussi à mettre fin à l’interdiction de recruter décrétée par la Fifa. Ce qui permet donc de valider les emplettes de ces derniers temps après notification de l’instance de Zurich en ce sens. Les Mtiri, Hamrouni, Omrani, Sghaïer, Hammami, Srarfi et Eduwo pourront donc être qualifiés pour renforcer un effectif qui en a bien besoin après les départs de Ghandri, Azouni, Kossi et Hadj Ali qui a mis définitivement les voiles après son prêt. A présent donc, les fans clubistes fondent de grands espoirs sur un groupe affiné et épuré pour ne pas dire revu et corrigé. Globalement même, volet microcosme clubiste, après les efforts fournis récemment par le bureau, il n’est pas seulement question de se prévaloir d’un succès après la levée de la sanction de la Fifa, ni de manifester la sensation d’une grande satisfaction, d’une joie intense ! Mais de juste savourer et apprécier le chemin parcouru, sachant que le CA revient de loin. Sur ce, maintenant que les planètes semblent alignées en cette inter-saison, place au dur labeur et à l’exigence envers soi-même, seules conditions pour que la réussite trouve à nouveau refuge au Club de Bab Jedid.
Trouver un nouvel élan
« L’échec est le fondement de la réussite ». Abraham Lincoln n’est pas un adepte du Parc A mais sa maxime y a trouvé un écho ! Depuis fin 2022, à force de persévérance, de patience, de courage, de ténacité et de volonté, le CA a su se remettre en question et se réinventer. Forcément, il y a eu beaucoup de sagesse, de modération et de pondération en l’état pour renaître et ressusciter même.
Stupéfiant quand on sait que le CA était menacé de banalisation il y a juste quelque temps. Ahurissant quand on sait que le CA a même « frôlé la correctionnelle » sous l’ère de l’ancien bureau, un comité qui a davantage creusé le déficit au lieu de le réduire. Bref, ce CA-là semble maintenant aux antipodes des années de braise. En clair, ces derniers temps, le CA s’est transformé et métamorphosé, alors que maintenant, il souhaiterait se relooker pour bien figurer, et pas seulement en C3 mais partout où il sera engagé.
Ce faisant, pour revenir à la Coupe de la CAF, encore une fois, le bureau a dû à nouveau mettre la main au portefeuille et accepter le concours précieux de la FTF pour régler les litiges inhérents à Atef Dekhili, Fakhreddine Jaziri, Bilel Khefifi, Mannoubi Haddad et Wissem Ben Yahia. Le montant de la transaction s’élève à plus de deux millions de dinars, un montant qui vient s’ajouter à la pile de dossiers traités ces derniers temps.
Aujourd’hui donc, après avoir recouvré son droit à peser sur le marché des transferts et à prendre part à une compétition continentale, le CA s’active à forger un effectif taillé pour jouer les premiers rôles et ne pas seulement se limiter à bien figurer. De nos jours, pour remporter un titre, il ne suffit pas d’avoir uniquement un onze titulaire flamboyant. Le banc doit aussi être bien fourni, les postes doublés, les joueurs motivés et l’exécutif aux petits soins et omniprésent. Bref, Youssef Elmi, puisque c’est lui le premier responsable du CA, devra encore et toujours faire chauffer la carte bancaire et s’assurer surtout qu’il n’y a pas de dysfonctionnements dans les rouages du club ! Il devra aussi éviter de reproduire certains faux-pas, comme le fait de ne pas avoir libéré Ghandri en hiver, avant que son mandat n’arrive à expiration, et qu’il ne mette cet été les voiles sans indemnité de transfert pour le CA. Idem pour Kossi, formé et révélé par le CA puis « lâché dans la nature » alors que le club de Bab Jedid ne compte actuellement qu’un milieu défensif confirmé (valeur sûre) en la personne d’Ahmed Khélil après les départs du Béninois et de Larry Azouni. L’autre segment important de l’équipe fanion est en rapport avec le plateau technique. Là, le CA doit absolument confirmer Saïd Saïbi à son poste et ne pas faire miroiter un éventuel oiseau rare aux fans. En clair, Saïd Saïbi est l’homme de la situation, et s’il dispose « d’excellents ingrédients » (de bons joueurs sous la main), il fera parler ses talents de cuistot !
L’intime conviction…
Sur la saison qui s’est achevée, le CA a donc clairement montré ses ambitions, celles d’une équipe insatiable par moments. Et pourtant lors du warm-up du championnat (phase 1 du championnat), personne ne voyait l’équipe clubiste à ce niveau par la suite, au play-off, pour des raisons évidentes : absence de souffle en raison d’un effectif assez juste, tauliers peu émergeants (en phase de groupe) et manque de profondeur du banc. C’est décidément bien connu : c’est toute l’incertitude du football qui en fait un sport tellement prisé. Et transposé au CA de la saison passée, l’on note que le miracle a eu lieu alors que rien ne prédestinait cette équipe à jouer les premiers rôles en amont. Certes, l’équipe ne fut pas stellaire et la performance loin d’être cosmique. Mais les fans ont des raisons d’être fiers et d’espérer en des lendemains qui chantent.
Les dernières années du « centenaire » clubiste ont été un mélange de montagnes russes, d’espoirs douchés sportivement ou administrativement, de passion toujours (le CA continue à attirer des dizaines de milliers de fans au stade) et d’attente que l’horizon se dégage. Forcément, maintenant, il faut tout d’abord encore et toujours remercier les supporters qui étaient là quand le club était au fin fond du trou. Contrairement aux joueurs, dirigeants et techniciens qui sont de passage, eux seront toujours là.
Au CA, les secousses, tout le monde connaît et attend que ça passe. Par contre, le manque d’ambition n’a pas sa place. Aujourd’hui, les fans ont l’intime conviction que le CA est sur la bonne voie même si rien n’est inscrit dans le marbre et rien ne garantit la réussite avec ce groupe de joueurs (des postes sont encore à combler avec des valeurs sûres ou des joueurs à forte marge de progression à enrôler). Ne pas être trop gourmand tout de même. Il faut certes être ravi de retrouver une visibilité mais il faut rester humble et être conscient d’où « l’on vient ».
A présent, si le CA n’a pu conserver l’ensemble des piliers de la saison passée, il a tenté de se renforcer en connaissance de cause et selon ses moyens, sans vraiment flamber. Le CA s’est ainsi montré lucide mais il ne doit cependant pas oublier ces périodes aussi noires que le charbon, ni encore ces soupirs de tristesse devenues celles d’une joie intime et profonde ces derniers jours avec la levée de « l’embargo » …
La saison passée, Radès en fusion et son peuple clubiste étaient déjà un spectacle qui dépassait de loin le monde du ballon rond. Mais maintenant avec une passion à son paroxysme, gageons que les limites seront repoussées et le stade Hamadi Agrebi se muera en véritable cratère incandescent. On s’en délecte déjà !