La sortie peu glorieuse après deux matchs disputés n’est pas surprenante.
Après le premier revers inattendu et la défaite face à Al-Shorta, on s’était bien rendu compte que le CSS ne pouvait pas aller loin dans cette Coupe arabe. Penser le contraire relevait de l’optimisme démesuré et de l’utopie. On s’attendait simplement, après ce premier faux- pas, à ce sursaut d’amour-propre rageur et déterminé des sfaxiens devant l’un des ogres et favoris de la Coupe du Roi Salman, Al-Ittihad. Cette volte-face a eu lieu avec une équipe remaniée dans son onze de départ et dans son système de jeu avec une charnière centrale à trois (Ghram-Kouamé- Nasraoui) et un milieu de terrain plus fourni en joueurs récupérateurs, plus compact, plus solidaire et plus généreux en débauche d’énergie où Mohamed Salah Mhadhebi et Achraf Habbassi, délaissés auparavant par Hosssem El Badri, ont bien occupé les deux flancs droit et gauche par un bon boulot défensif au niveau de la fermeture des accès et des replis et par un grand travail offensif dans la projection vers l’avant et dans les montées en phase de transition. Avec Naby Camara en grande forme et Bella Moussa Conté infatigable dans le ratissage des ballons, le rideau défensif bien tissé a bien réussi sa mission d’empêcher la redoutable machine d’Al-Ittihad de déclencher ses opérations offensives à partir de sa zone arrière. Les hommes de Anis Jerbi ont bien tenu le coup pendant une mi-temps au point de donner la fausse illusion qu’ils étaient en mesure de créer la surprise et de prendre le dessus sur l’équipe saoudienne. Mais, malheureusement, les Noir et Blanc n’ont pas retenu la leçon de la 63ème minute du premier match contre Al-Shorta avec ce carton rouge pour Ajjjel et ce but concédé sur penalty qui va donner une tournure défavorable à la partie et sonner leur glas avec l’incapacité de retourner dans le match et de renverser la vapeur. Le même scénario catastrophique s’est reproduit à la même 63’ dans ce match contre Al-Ittihad avec, cette fois, deux expulsions consécutives de Hussein Ali et de Moussa Konté, avec entre les deux sanctions, le but de l’ouverture du score et de la délivrance de Karim Benzema. Les Noir et Blanc ont payé leur excès de naïveté dans leur jeu assez engagé qui leur a fait passer par moments les limites de l’agressivité. Réduits à neuf, ils ont continué à batailler âprement et courageusement pour contenir les ruées et assauts vers le but de Mohamed Hédi Gâaloul, bien orchestrés par une véritable armada offensive conduite par Abderrazak Hamed Allah qui ne se lassait pas de multiplier et de diversifier ses manœuvres d’approche pour chercher à marquer d’autres buts. Mais c’était plus pour Anis Jerbi et ses hommes une volonté de limiter les dégâts qu’une option réelle de déclencher un retour impossible dans le match. Certes, les Sfaxiens ont eu le mérite de vendre chèrement leur peau mais il ne faut pas se tromper et aller un peu loin pour faire de cette défaite la tête haute un motif de satisfaction comme a essayé de le faire l’entraîneur intérimaire Anis Jerbi dans sa déclaration d’après match. À l’écouter faire les éloges exagérés de ses joueurs et la réussite de sa nouvelle option tactique avec des changements à vocation offensive en étant réduit à neuf, ce qui est aberrant, et reléguer au second plan le résultat et la défaite qui étaient les vrais faits saillants de la rencontre, il avait fait fausse route en tentant de saupoudrer une amère élimination précoce et de lui donner l’air d’un petit exploit. Car la réalité c’est que le CSS, avec zéro point en deux matches, est le premier club qui vient de quitter la Coupe arabe dès le premier tour et que son rêve de passer à la deuxième phase est brisé et fini. Il ne lui reste que le baroud d’honneur de la troisième partie avec l’Espérance avant de revenir à Sfax avec plein d’enseignements et pas mal d’imperfections à corriger pour préparer une équipe à visage meilleur pour le coup d’envoi du championnat le 19 août.
