Mes humeurs: Y a de la joie !

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Des festivals, le pays n’en a pas manqué, partout et sous toutes les formes, pour ne pas déroger à la règle.

La musique populaire,  bien ou mal exécutée,  fut cet été, comme les étés passés, omniprésente, elle reste le sel et le piment qu’on ajoute à toutes les sauces festivalières; c’est qu’elle ne vieillit pas cette musique, ou disons  qu’elle vieillit bien et ne porte pas de date de péremption.

Les festivals ont l’avantage, parmi  d’autres, de remettre les chansons « populaires » sur le tapis, il y a des personnes qui les boudent, à raison ou à tort, avouons qu’elles gagnent du terrain et des points. Ne représentent-elles pas, dans la plupart des cas, l’élan vital des festivités  et le fonds de commerce  des chanteurs de charme ?

C’est une musique qui parle beaucoup, elle se construit dans la tête au fil du temps ; jeunes et moins jeunes se la remémorent, la retiennent aisément tant ses rythmes sont simples, répétitifs ; elle a connu des « retouches », des « novations », des éclipses, elle a plié, mais elle résiste, traversant des décennies sans encombres.

A chaque spectacle, immanquablement, le chanteur ou la chanteuse reprend un standard du registre patrimonial dans le but de recréer une ambiance festive, d’introduire une  forme de nostalgie « heureuse ».

La recette pour concocter cette ambiance est archiconnue : faire participer le public qui n’en demande pas tant, le caresser dans le sens du poil, aiguiser ses émotions. Sans surprise,  la sauce prend et le plat sera  servi et apprécié.

Les vedettes, tout comme les nouveaux arrivants, se servent des standards du patrimoine populaire pour gagner l’adhésion du public, chacun interprète les chansons à sa façon, parfois avec bonheur (chez les artistes confirmés) et parfois sans saveur.

Ce public, bonne pâte, réclame des bis au chanteur  qui  ne se fait pas prier pour les lui en servir avec joie. Y a d’la joie, partout y a d’la joie, chantait Charles Trenet.

Dieu sait combien cette joie est sollicitée par ces temps de stress et d’incertitude. La recette de la joie ne semble pas s’user, à tel point qu’il est permis de croire que cette adhésion systématique du public, pour légitime, spontanée et impulsive qu’elle soit, n’est pas aussi l’expression d’une sorte de réflexe pavlovien,  grégaire ? L’enthousiasme effréné ne finirait-il  pas par nous anesthésier et nous transformer en zombies ?

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