Plus les enfants souffrant de troubles sont intégrés tôt dans les établissements scolaires, meilleurs seront les résultats. Pour l’instant, le programme prévoit un soutien financier de 100 dinars pour les jardins d’enfants et 100 dinars pour les spécialistes qui prennent soin de ces enfants.
La ministre de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Personnes âgées, Amal Belhaj Moussa, a récemment présidé une réunion cruciale au siège du ministère, le vendredi 18 août 2023, en compagnie des cadres du secteur de l’enfance. Cette réunion stratégique visait à examiner les préparatifs pour la rentrée scolaire, mettant un accent particulier sur l’inscription des enfants dans les crèches et les jardins d’enfants publics et privés.
Lors de cette réunion, la ministre a souligné l’importance de garantir une année éducative de qualité pour la petite enfance. Elle a appelé à une coordination étroite avec les délégations régionales pour étendre le programme « Notre jardin d’enfants dans notre quartier », afin d’aider les familles à faibles revenus en offrant une allocation mensuelle de 50 dinars pendant 9 mois par an, couvrant une période de deux ans. De plus, elle a donné des directives pour augmenter la capacité d’accueil de ce programme, en priorisant les régions défavorisées.
Un engagement en faveur de l’éducation inclusive
Amal Belhaj Moussa a insisté sur l’urgence de fournir toutes les aides nécessaires pour la rentrée scolaire, y compris l’assistance alimentaire pour les enfants pris en charge par l’État, en particulier dans les institutions de protection de l’enfance dépourvue de soutien. Elle a également supervisé les préparatifs pour l’ouverture de nouveaux jardins d’enfants publics, tout en insistant sur la gratuité pour les enfants issus de familles à faibles revenus.
En outre, la ministre a examiné l’inscription des enfants atteints de troubles du spectre autistique dans les jardins d’enfants inclusifs, visant à doubler la capacité d’accueil au cours de la nouvelle année scolaire. La réunion a également abordé les initiatives pour l’autonomisation économique des mères d’élèves en danger de décrochage scolaire, avec un programme ayant déjà inclus 1 000 mamans pour favoriser l’égalité des chances dans l’éducation.
Enfin, la ministre a plaidé pour une sensibilisation accrue aux opportunités de formation offertes par les centres de formation pour l’enfance à travers le pays, dans le but de garantir un avenir prometteur à la jeunesse tunisienne.
Soutien financier et accompagnement médical
Pour en savoir davantage sur ces préparatifs et notamment l’intégration des enfants souffrant d’autismes, nous avons contacté Samir Ben Mariem, directeur de l’inspection pédagogique au ministère de la Femme, qui nous a expliqué que cette intégration dans le système éducatif tunisien est au cœur d’un programme en cours. L’objectif étant de favoriser l’inclusion de ces enfants dans les écoles et les classes préparatoires, avec un focus sur la formation des professionnels travaillant avec eux.
« Des cycles de formation ont été lancés pour les cadres qui seront en contact quotidien avec ces enfants, et de nouveaux cycles débuteront dans les régions, dès la première semaine de septembre, note Samir Ben Meriem. Cette initiative vise à permettre une intégration précoce et réussie des enfants souffrant de divers troubles dans le milieu scolaire ».
Selon lui, plus les enfants souffrant de troubles sont intégrés tôt dans les établissements scolaires, meilleurs seront les résultats. Pour l’instant, le programme prévoit un soutien financier de 100 dinars pour les jardins d’enfants et 100 dinars pour les spécialistes qui prennent soins de ces enfants.
« Une commission médicale sera chargée de déterminer si un enfant peut progressivement s’intégrer au sein des établissements scolaires. Parallèlement, le ministère collabore avec des associations et des ONG pour financer la prise en charge des enfants autistes par des Auxiliaires de vie scolaire (AVS) », précise notre interlocuteur.
Lutte contre les établissements illégaux
Par ailleurs, au sujet de l’épineux dossier des établissements éducatifs anarchiques, le directeur de l’inspection pédagogique a souligné que près de 411 de ces établissements ont été recensés par les commissions régionales, et des mesures ont déjà été prises à leur encontre. Le ministère a d’ailleurs appelé ces commissions régionales à une vigilance accrue dans ce domaine.
Il a rappelé aux parents l’importance de consulter la liste des établissements légaux et homologués disponible sur le site du ministère avant d’inscrire leurs enfants. « Les inscriptions pour les classes préparatoires se font désormais uniquement via une plateforme, renforçant ainsi le contrôle sur le processus d’inscription », insiste-t-il.