Kairouan | Grandes cultures : Semences très chères et coût de production élevé

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Un appel perçant a été lancé à tous les responsables, afin de fournir au gouvernorat tous ses besoins en intrants et en semences.

Plusieurs séances de travail ont été organisées, ces dernières semaines, dans le gouvernorat de Kairouan, pour se consacrer au bilan détaillé de la campagne 2022-2023, ainsi qu’aux préparatifs de la nouvelle saison agricole 2023-2024 et à l’adoption de certaines mesures destinées à garantir sa réussite.

Désarroi

En outre, le président de l’Utap a présidé, le 4 septembre courant, une importante réunion en présence des responsables régionaux de l’Utap, du Crda et d’un grand nombre d’agriculteurs qui ont eu l’occasion d’évoquer leurs préoccupations et leurs suggestions relatives au démarrage de la campagne céréalière.

Ali Mejbri, fellah à Sbikha, parle de son désarroi : «Après des années de vaches maigres à cause de la sécheresse, le fellah n’a plus les moyens financiers de subvenir aux frais des labours qui grimpent d’une année à l’autre, sans oublier l’achat des semences sélectionnées et des engrais…».

Quant à Salah Khalfaoui, il souhaiterait l’intervention de l’Etat pour permettre aux fellahs de réussir la campagne agricole actuelle en invitant les banques à faciliter à ces derniers un accès plus facile aux crédits saisonniers. D’ailleurs, «l’année dernière, on a souffert de la pénurie de DAP et d’ammonitre et de l’insuffisance de la main-d’œuvre. De plus, les engrais minéraux deviennent de plus en plus cher, à cause des spéculateurs».

Mokhtar Jaballah, agriculteur à El Ala, estime que la situation est devenue intenable à cause des menaces de faillite qui pèsent de plus en plus lourd sur les systèmes de production : «Avec des hausses à répétition du prix du carburant, des semences sélectionnées et des intrants agricoles, les céréaliculteurs n’ont plus les moyens de pérenniser leurs activités. L’endettement des agriculteurs entame de plus en plus la bonne marche de l’activité agricole. C’est pourquoi un grand nombre d’agriculteurs doivent subir les poursuites judiciaires des banques qui veulent obtenir le remboursement de leurs crédits…».

Manque d’intrants

Notons que, durant cette importante union, les responsables du Crda et de l’Itad ont évoqué le grand manque d’intrants dans le gouvernorat de Kairouan. Ainsi, la région de Kairouan aurait besoin, pour le bon déroulement de la campagne céréalière 2023-2024, de semences sélectionnées évaluées à 27.000 quintaux (blé dur) et 4.000 quintaux (orge). En ce qui concerne les semences ordinaires, on aurait besoin de 6.000 quintaux dont 3.000 (blé dur) et 3.000 (orge).

Par ailleurs, les besoins en ammonitre sont estimés à 10.000 tonnes et, jusqu’à la date d’aujourd’hui, la région ne dispose que de 120 tonnes. Même manque au niveau du DAP alors que la région a besoin de 45.000 tonnes mais ne dispose actuellement que de 210 t. Un appel perçant a été lancé à tous les responsables, afin de fournir au gouvernorat tous ses besoins en intrants et en semences.

Notons que, durant la moisson céréalière 2022-2023, le gouvernorat de Kairouan a enregistré une hausse de 14% en ce qui concerne les quantités de céréales collectées provenant notamment du secteur irrigué, soit 985.000 quintaux.

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