Accueil A la une Campagne oléicole à Kairouan : La récolte s’annonce bonne

Campagne oléicole à Kairouan : La récolte s’annonce bonne

 

Les exploitants kairouanais s’apprêtent à cueillir leurs oliveraies, avec l’espoir d’avoir, cette année, une bonne campagne oléicole dont le démarrage aura lieu d’ici début novembre prochain. Sauf que les mêmes problèmes qui y surgissent, à chaque fois, produisent les mêmes effets. On pointe du doigt le manque de main-d’œuvre et la mauvaise gestion de la margine.

La récolte d’olives de la campagne 2023-2024 dans le gouvernorat de Kairouan devrait atteindre, selon les techniciens du Crda, 150.000 t, contre 170.000 t l’année dernière, soit 30.000 tonnes d’huile.

Notons que le gouvernorat de Kairouan compte 10 millions d’oliviers dont 80% sont en pleine production. Les délégations les plus productrices sont Oueslatia, Bouhajla, Chebika, Nassrallah et Hajeb… D’autres, telles que Haffouz et El Ala, sont connues pour la qualité irréprochable de leur huile avec un taux d’acidité très bas ne dépassant pas 0,3 degré. D’où la forte demande des consommateurs au niveau local, régional et national.

L’olivier, l’arbre aux mille vertus

Il va sans dire que cette huile est excellente pour la santé, car elle est produite par des oliviers centenaires et elle est préconisée pour traiter certaines infections respiratoires. Elle est également utilisée en cosmétique, sachant que c’est dans les huileries traditionnelles qu’on prépare la meilleure huile. Quant à la conservation de l’huile d’olive, il est préférable d’utiliser les jarres et non les bidons en plastique. Par ailleurs, l’importance de l’olivier pour le Kairounais est d’ordre social, affectif et culturel avec l’organisation annuelle de festivals en l’honneur de cet arbre vénéré par les fellahs. C’est également un bon fixateur du sol. Soit un arbre béni aux mille vertus. Notons que la saison de la cueillette débutera la première semaine du mois prochain et se poursuivra jusqu’à février 2024. A ce propos, les techniciens agricoles conseillent aux oléiculteurs de démarrer la cueillette le plus tôt possible, pendant que celles-ci ne sont pas encore très mûres et de faire la trituration sans tarder. De la sorte, on obtient une huile de bonne qualité sur le plan fruitage et acidité.

Manque de main-d’œuvre

En outre, on ne doit pas utiliser les bâtons pour la cueillette (le gaulage), afin d’éviter le risque de propagation et d’infection des arbres par la tuberculose. Il est recommandé, par ailleurs, de bien entretenir les huileries et les citernes de stockage et de transporter les olives dans des caisses et non dans des sacs.

A Sidi Ali Ben Salem, de la délégation de Chebika, zone irriguée à partir des puits de surface et de forages, les choses vont bien, puisque la récolte s’annonce bonne comme le confirme l’agriculteur Ali Selmi, qui a opté pour la polyculture : «La récolte est excellente et j’espère trouver le nombre suffisant d’ouvriers pour la cueillir, car comme on est payé au kfiz et non à la journée, les jeunes trouvent que les salaires ne sont pas compétitifs par rapport à d’autres secteurs, d’où leur réticence à cueillir les olives…».

La margine, ce fertilisant méconnu

Par ailleurs, les fellahs sont confrontés aux problèmes de pillage et de vol, d’où l’urgence de la mise en place de plans sécuritaires efficaces. En outre, on a constaté, ces dernières années, beaucoup d’anarchie au niveau des souks d’olives mal entretenus.

Rappelons, ici, que la région compte 150 huileries d’une capacité de transformation de 600.000 tonnes, et dont les propriétaires rencontrent, comme chaque année, des soucis relatifs à la gestion de la margine, un produit nocif pour tout l’environnement et pour la santé.

D’où l’importance de l’existence de quelques bassins de stockage, en vue d’un traitement par évaporation. Alors que les quantités de margine issues de l’extraction de l’huile d’olive peuvent être traitées, valorisées et réutilisées comme engrais pour fertiliser les exploitations agricoles.

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