Accueil Culture Bilan cinéma 2023: Une année avec des hauts et des bas

Bilan cinéma 2023: Une année avec des hauts et des bas

En Tunisie, dans l’ensemble, l’année cinématographique est moyennement bonne, notamment au niveau de la production, mais moins au niveau de la distribution et de l’exploitation.


Sur le plan international, le film de la Warner Bros qui a le plus cartonné en 2023 est «Barbie», la poupée la plus célèbre au monde qui a collecté 600 million de dollars aux USA et 1,385 milliard de dollars au box-office mondial. Il est talonné par «Super Mario Bros—le film avec 1,358 milliard de dollars. Ceci pour le cinéma américain.

Pour ce qui est du cinéma français, «Astérix et Obélix : l’Empire du Milieu», la superproduction de Guillaume Canet, s’est imposé en tête du box-office français avec 4.5 millions. Il est à signaler que les deux années du Covid ont fait beaucoup de mal au cinéma, sans oublier la grève des scénaristes américains qui a, de son côté, pénalisé la production en panne de nouvelles recettes. En Tunisie, dans l’ensemble, l’année cinématographique est moyennement bonne notamment au niveau de la production, mais moins au niveau de la distribution et de l’exploitation.  L’année 2023 est marquée par le succès du film «Les filles d’Olfa» de Kaouther Ben Henia qui a représenté la Tunisie à la compétition officielle du festival de Cannes, l’une des plus prestigieuses manifestations cinématographiques dans le monde. Depuis, il a sillonné plusieurs festivals et glané de nombreux prix. Il est retenu à la short-list des Oscars 2024 dans deux catégories : Long métrage international et long métrage documentaire. A noter que la 96e cérémonie de l’Academy Awards aura lieu le 10 mars 2024 à Los Angeles.

«Ashkel», coup d’essai remarquable de Youssef Chebbi, est une belle découverte qui a gagné l’estime des critiques et des professionnels du cinéma. «Les Ordinaires ou Derrière les montagnes» confirme Mohamed Ben Attia comme un réalisateur apprécié par son style à la fois simple et profond.

Parmi les nouveaux talents dont les films n’ont pas démérité : Nada Mezni Hfaiedh avec son long-métrage «Ma-Bain» qui traite d’un sujet tabou : l’intersexualité ainsi que Abdelhamid Bouchnak dont le film «L’aiguille» aborde la même thématique, ce qui a créé une polémique entre les deux cinéastes. Parmi les longs documentaires, «Machtat» de Sonia Ben Slama a attiré l’attention de la critique et des festivals étrangers. Dans cette moisson de films, on ne peut pas omettre le dernier en date, «Super Tounsi» de Kais Chekir, une comédie commerciale et populaire de super-héros qui essaie de réconcilier le public avec les salles de cinéma.

Des bonnes et des mauvaises

«Spy List » film d’espionnage de Fredj Trabelsi est une grosse déception. La cause palestinienne ne mérite pas un tel naufrage. Faut-il rappeler que les bons sentiments ne font pas de bons films. Le réalisateur se plante totalement en se lançant dans la réalisation d’une œuvre qui nécessite un budget conséquent.

La quasi-totalité de ces films est sortie dans les salles tunisiennes qui se comptent sur les bouts des doigts. Malheureusement, les chiffres d’entrées et de recettes ne sont pas communiqués pour rendre compte des films qui ont le plus marché. Toujours est-il que l’équation film de qualité et rentabilité dans les salles ne vont pas de pair. Un film peut plaire à la critique et obtenir des prix dans des festivals importants mais peut être boudé par le public et vice-versa.

A propos des festivals, l’année 2023 n’a pas porté bonheur aux Journées cinématographiques de Carthage qui devaient se dérouler du 28 octobre au 4 novembre 2023.  A quelques jours de l’ouverture, la manifestation a été annulée en raison de sa coïncidence avec la guerre à Ghaza. Les cinéastes et le public ont été divisés sur cette question d’annulation. Les uns ont approuvé cette décision tandis que d’autres ont estimé que l’annulation porte préjudice au festival et ne rend pas service à la cause palestinienne.

La bonne nouvelle de cette fin d’année vient de l’Italie. La Direction générale du cinéma et de l’audiovisuel du ministère italien de la Culture et le Centre du cinéma et de l’image tunisien qui ont lancé un appel à projets pour le développement d’œuvres cinématographiques en coproduction entre les deux pays. Selon le communiqué diffusé, le financement de l’ordre de 280.000 euros est destiné aux projets de longs métrages de fiction, d’animation ou de documentaire d’une durée supérieure à 52 minutes. Les projets sélectionnés devront présenter un intérêt artistique et culturel pour les deux pays. La contribution allouée à chaque bénéficiaire pourra atteindre les 30.000 euros pour les projets majoritairement italiens et 50.000 dinars tunisiens soit 14.000 euros pour les projets majoritairement tunisiens.

Charger plus d'articles
Charger plus par Neila GHARBI
Charger plus dans Culture

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *