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Préparations alimentaires : Ces recettes suspectes !

 

La question relative aux préparations alimentaires, mais aussi aux additifs et compléments utilisés dans certains produits intrigue l’Organisation de défense du consommateur (ODC). Une enquête nationale a déjà été lancée depuis environ un an.

A l’heure où la tendance internationale en matière d’alimentation tire la balance vers tout ce qui est bio, sinon vers les produits agroalimentaires conformes aux exigences de la santé, dont la composition présente le moins de risques  possible sur l’organisme humain, le marché tunisien— et contrairement à son historique pourtant honorable, car fiable et crédible — regorge de produits pseudo-alimentaires !

Compléments alimentaires, dites-vous !

Les préparations alimentaires, ces recettes qui sont fabriquées pour « imiter » celles conventionnelles de produits agroalimentaires, dont la valeur nutritionnelle est quasi-nulle, gagnent du terrain. Elles devancent les produits de qualité en usant, non seulement, du manque d’information sur leur composition, mais aussi de l’érosion du pouvoir d’achat du Tunisien à moyen ou à faible revenu, le séduisant ainsi par des prix imbattables. Le problème est tel, faute de transparence, d’information et de sensibilisation, qu’on n’arrive plus à dissiper la confusion entre les « vrais » et les « faux » produits. Il l’est surtout à cause des répercussions des préparations alimentaires sur la santé publique, et ce, à court, moyen et long termes.

La question relative aux préparations alimentaires, mais aussi aux additifs et compléments utilisés dans certains produits intrigue l’Organisation de la défense du consommateur ( ODC). Cette dernière se penche, d’ailleurs, sur une enquête nationale, touchant tous les gouvernorats, afin de cerner le problème, en identifiant ses sources, les différentes infractions commises, les catégories des produits les plus exposés à ces « imitations », ainsi que les arnaques effectuées pour induire le consommateur en erreur.

Ce travail a démarré, il y a environ un an, suite, en outre, à l’intoxication de trois enfants dans la région de Kasserine. Ces chérubins avaient consommé des yaourts d’origine inconnue, ainsi que des boissons de contrebande dont le colorant n’était point conforme aux normes. « Le problème de ces préparations alimentaires de sources douteuses prend de l’ampleur. Des soi-disant épices, fromages râpés et fromages à tartiner sont proposés au consommateur, alors qu’ils ne sont autres que des préparations dépourvues de toute valeur nutritionnelle. Il s’agit d’un commerce fort rentable pour certains, y compris pour des enseignes de renom, lesquelles n’hésitent aucunement à induire en erreur un consommateur en quête de produits de qualité. Pour les Tunisiens, dont le pouvoir d’achat dégringole à vue d’œil, ces produits constituent une alternative gustative au détriment de leur santé », indique Mme Thouraya Dabbassi, vice-présidente de l’ODC.

Et afin que les affaires marchent comme sur des roulettes, certaines marques font exprès de mentionner la nature du produit, en utilisant un caractère à peine lisible. Pour les autres, inscrire l’expression «  préparation alimentaire » ne pose pas problème du moment que bon nombre de consommateurs ne sont point avisés sur la question…

Les points faibles des enfants

Outre les préparations alimentaires, l’on repère aisément des produits de contrebande, provenant de pays voisins d’une manière illicite et dont les composants, notamment les colorants, nuisent à la santé, car non conformes aux normes. « Ces produits comptent les boissons, les jus, les friandises, ainsi que les chips. D’autant plus qu’ils sont transportés et stockés dans des conditions malsaines », souligne la responsable. Mme Dabbassi tire aussi la sonnette d’alarme sur certains compléments alimentaires, censés pourtant s’aligner parmi les produits médicinaux et qui sont concoctés dans des conditions suspicieuses. « Il est devenu clair que n’importe qui se permet, désormais, de mettre la main dans la pâte et de s’engager dans un secteur, où le contrôle fait défaut. Les compléments alimentaires douteux, fabriqués dans des unités qui ne ressemblent en rien aux laboratoires pharmaceutiques, présentent de réels dangers pour la santé », poursuit-elle.

Droit à l’information

Pour faire face au fléau, le consommateur a son mot à dire. Certes, la production de certaines préparations alimentaires est réglementée par la loi. Néanmoins, à défaut de vulgariser l’information sur la nature et la composition du produit, toute action de vente s’avère être une arnaque. « Le droit à l’information est un droit constitutionnel qu’il faut garantir sans faille ! Aussi, le consommateur a- t-il le droit de saisir la distinction entre un produit agroalimentaire de qualité et une simple préparation alimentaire. Vulgariser l’information, y compris sur les composants douteux et, disons-le, cancérigènes, s’impose afin d’aider le consommateur à connaître les produits à éviter », recommande encore Mme Dabbassi. Alors, le consommateur, pour se protéger, est appelé à être de plus en plus vigilant.

D’un autre côté, les parties concernées, notamment les industriels, les organisations nationales, la société civile, les médias, tous sont redevables d’un travail d’information et de sensibilisation auprès des consommateurs, notamment les enfants. «  L’ODC multiplie les actions de sensibilisation dans les écoles et dans les clubs pour enfants. De grands efforts sont aussi déployés par l’Instance nationale de la sécurité sanitaire des produits alimentaires ( Insspa). Ces deux organismes n’attendent que les signalements des infractions pour intervenir ipso facto. Le rôle du consommateur dans la lutte contre les dépassements et les arnaques est, par conséquent, crucial », rappelle la vice-présidente de l’ODC.

Ainsi, tout se joue sur la connaissance et la conscience des Tunisiens ! C’est à eux de choisir entre la qualité et l’anti-qualité, entre le sain et le toxique…

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