Mars, les températures sont anormalement élevées. Avril, l’été a déjà pris ses quartiers. Cette chaleur précoce est l’un des effets pervers du réchauffement climatique. Dans la quasi-totalité des régions terrestres et même dans les zones polaires, les températures explosent, assorties par la fonte des glaces là-bas, manque de pluie, phénomènes extrêmes et saisons décalées ici. La hausse du mercure provoque des séquences de sécheresse récurrentes et une difficulté accrue d’accès à l’eau potable dans la plupart des pays du Sud dont la Tunisie. Nous pouvons continuer à compter indéfiniment les impacts du changement climatique qui frappent les populations les plus fragiles et sur lesquels les scientifiques et les défenseurs de l’environnement n’ont cessé d’alerter. Ce qui nous intéresse davantage, c’est définir les responsabilités. Qui est à l’origine de cet état de fait ? Le réchauffement climatique est dû à l’émission de gaz à effet de serre qui « agit comme une couverture autour de la Terre et retient la chaleur du soleil ».
Ce phénomène a entraîné le réchauffement de la planète. Or, une grande partie de ces émissions provient de l’utilisation à outrance des combustibles fossiles, tels que le pétrole, le gaz naturel et le charbon. Les pays industrialisés, les plus riches, depuis la révolution industrielle du 19e siècle, profitent des ressources de la planète, y compris celles qui ne leur appartiennent pas, pour faire tourner leurs machines. L’activité économique s’étant convertie, en quelques décennies, en production massive de bien manufacturés. Seulement voilà, après les époques glorieuses, la terre commence à montrer des signes de fatigue. Il fallait donc instaurer des moyens de production plus vertueux, et – le mot est lâché – décarboner. C’est-à-dire, pour un Etat ou une entreprise, réduire son « empreinte carbone ».
En termes moins poétiques, réduire les émissions de gaz à effet de serre, le dioxyde de carbone, pour limiter les effets néfastes sur le climat. N’ayant pas profité de la prospérité charriée par l’industrialisation de grande ampleur, les pays du sud sont invités à décarboner rapidement leur système de production, pourtant majoritairement encore à l’état primaire. C’est comme si en passant devant un restaurant, on te demande de payer ta part de la note, alors que tu n’as pas pris part au repas. Depuis, un concept équitable s’est développé : la « dette climatique » dont les pays riches devraient s’acquitter auprès de ceux qui ont peu contribué au changement climatique et qui en subissent aujourd’hui de plein fouet les effets néfastes. Un juste retour des choses.