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L’Afrique du Sud risque de rester encore sur la liste grise du Gafi

L’Afrique du Sud risque de rester encore sur la liste grise du Groupe d’action financière (Gafi) en raison des faibles progrès réalisés en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, a indiqué «Nedbank», une des principales institutions financières du pays.

«L’Afrique du Sud fait face à un parcours difficile pour échapper à la liste mondiale de surveillance de l’argent sale», a déclaré le P.-d.g. du groupe, Mike Brown, notant que la lenteur en matière d’enquêtes et de poursuites rend difficile pour le pays de sortir de la liste d’ici 2025.

Le Gafi, basé à Paris, a placé l’Afrique du Sud sur sa liste de surveillance en février 2023, invoquant des lacunes dans la lutte contre les flux financiers illicites et le financement du terrorisme. Il a donné au pays jusqu’au 31 janvier 2025 pour remédier aux dysfonctionnements identifiés.

Brown a souligné que le maintien prolongé du pays sur la liste risque de nuire à la confiance des investisseurs, signalant que l’impact a été modéré jusqu’à présent et le restera probablement aussi longtemps que les autorités restent déterminées à remédier aux inquiétudes du Gafi, le plus rapidement possible. «Aucun pays ne souhaite voir son nom figurer dans cette liste, car cela pourrait nuire aux arguments en faveur des investissements dans ce pays », a-t-il poursuivi.

Il a également rappelé que les prêteurs ont commencé à effectuer des contrôles supplémentaires sur l’Afrique du Sud dès 2016, lorsque les problèmes de corruption du pays étaient devenus largement connus.

En février dernier, le Trésor national a reconnu que ce serait un «défi difficile» de répondre aux 17 points restants sur 22 pour répondre aux exigences du Gafi dans les délais impartis. Les observateurs s’attendent à ce que les conséquences de la dégradation de l’Afrique du Sud par le Gafi seraient lourdes pour l’économie du pays, déjà embourbée dans un ralentissement économique qui dure depuis plusieurs années.

Ainsi, le coût des affaires en Afrique du Sud devrait augmenter, entraînant une baisse des investissements étrangers. Les Sud-africains peuvent également trouver plus onéreux d’envoyer des fonds à l’étranger et d’effectuer des transactions avec des banques internationales.

Le groupe bancaire sud-africain Standard Bank a récemment mis en garde que cette décision risque d’exclure l’Afrique du Sud du système financier mondial. «Le fait d’être signalé par le Gafi conduirait certainement à l’inscription de l’Afrique du Sud sur la liste noire du Royaume-Uni et de l’Union européenne, ce qui expulserait le pays du système financier mondial», a déclaré le directeur général du Groupe.

Cette décision, poursuit-il, pourrait également entraîner des sorties de capitaux et de devises, rendre les emprunts plus chers et revoir à la hausse les coûts des transactions, de gestion administrative et de financement des banques.

Start-up : les levées de fonds ont baissé de 47%

Les start-up africaines ont récolté 466 millions de dollars lors des campagnes de levées de fonds, au premier trimestre 2024. Un montant en baisse de 47% par rapport à celui enregistré à la même période de l’année passée, selon un rapport publié par la plateforme spécialisée Africa the Big Deal. Le document relève que, sur ce montant, 332 millions de dollars ont été levés sous forme de capitaux propres (equity) et le reste sous forme de dettes. Sans oublier que l’analyse ne prend pas en considération les opérations de sortie des investisseurs du tour de table des jeunes pousses dans le calcul de la valeur des financements et ne recense que les transactions d’un montant supérieur à 100.000 dollars.

La répartition des financements mobilisés entre le 1er janvier et le 31 mars de l’année en cours par pays montre que le Nigeria tient le haut du pavé avec 160 millions de dollars (35% du total), devant le Kenya (24%), l’Afrique du Sud (16%) et l’Égypte (12%). Ensemble, ces quatre hubs majeurs de l’écosystème tech africain, que les experts surnomment «Big four», concentrent ainsi 87% du total des levées de fonds réalisées sur le continent durant les trois premiers mois de 2024.

La Chine veut collaborer avec l’Afrique pour développer les technologies

Son statut de continent avec la jeunesse la plus nombreuse et le plus de marge de développement place l’Afrique en position d’exploiter l’IA pour stimuler sa croissance économique. Le continent a néanmoins besoin d’appuis d’experts pour une utilisation adéquate de la technologie.

Après le Forum de développement et de coopération Internet Chine-Afrique tenu en début du mois d’Avril à Xiamen en Chine, l’Administration chinoise du cyberespace (CAC) a exprimé sa volonté de partenariat avec le continent africain dans le domaine de l’IA. Les domaines visés incluent l’application de l’intelligence artificielle dans les universités et instituts de recherche scientifique des deux régions, ainsi que le développement technologique et la recherche dans des secteurs comme la cybersécurité, la médecine, la gestion urbaine, l’éducation, l’agriculture, etc. Il s’agira aussi de renforcer des capacités, de développer des infrastructures numériques et d’échanger des talents.

Cette déclaration est prise suite au débat sur les opportunités présentées par l’IA pour l’Afrique, et sur la teneur des politiques à mettre en place pour en garder le contrôle.

Le groupe de réflexion américain Brookings Institution analyse que seulement 7 pays africains disposent déjà d’une stratégie nationale concrète en la matière, sans toutefois avoir établi de réglementation formelle.

L’expérience de la Chine, qui est déjà notablement avancée sur ce segment, devrait servir à l’Afrique pour implémenter les infrastructures adaptées pour exploiter le gros potentiel de l’IA et accélérer son développement.

Le rapport “Annual Global CEO Survey” du cabinet PwC révèle que l’intelligence artificielle a la capacité de contribuer à hauteur de 15.700 milliards USD à l’économie mondiale d’ici 2030, avec 1.200 milliards USD possiblement générés en Afrique.

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