Un énième scandale dont le principal acteur est un syndicaliste nous met face à une évidence que tout le monde évite de voir. Le syndicalisme est frappé par un cancer qui risque de le tuer. Cette maladie est ce qu’on appelle communément la folie des grandeurs. Ses signes cliniques : la violence, l’arrogance, la conviction d’être au-dessus de tout et de tous les lois, les règlements, les supérieurs hiérarchiques et même les collègues, y compris les syndiqués de la base. Cette catégorie de syndicalistes se croit tout permis, ils vivent dans le déni de l’Etat et de la justice et, du coup, leurs fautes, leurs défauts et leurs dépassements (opportunisme, avidité, escroquerie, corruption…) deviennent des critères de supériorité, de suprématie et des droits acquis. Usant de la violence parfois extrême dans les propos et les comportements, et dans l’impunité totale, ils s’auto-immunisent contre tout risque de verbalisation ou de sanction. Beaucoup de petits opportunistes trouvent dans cette carapace un refuge pour fuir la reddition des comptes et un tremplin pour accéder à des responsabilités dont ils n’ont ni les compétences ni la légitimité.
Les agissements inhumains et humiliants du surveillant à la maison de retraite de La Mornaguia, un syndicaliste lui aussi, à l’égard des vieux et des vieilles pensionnaires, un autre scandale qui met à mal l’éthique et les valeurs culturelles et sociales de la société tunisienne, un autre scandale qui dévoile la déliquescence de l’autorité de l’Etat, un autre scandale révélé par une enquête journalistique de l’émission de télévision « Les Quatre vérités », diffusée sur Al Hiwar Ettounsi, démontrent que certains syndicalistes se comportent comme des mafieux et ne méritent pas le titre syndical. Et dans ce registre, l’affaire du CHU Hédi-Chaker de Sfax restera dans les annales des dérives du syndicalisme quand il est hypothéqué, exploité, manipulé par des malfrats.
Le syndicalisme est une mission noble, un militantisme qui consiste à défendre les droits des plus vulnérables, des exploités, des harcelés. Ses outils : la législation en vigueur et les valeurs humanistes ; son critère d’éligibilité : l’intégrité, la rigueur et l’altruisme. Ce n’est pas un hasard si les anciens syndicalistes étaient en même temps des militants dans le mouvement national de libération de la Tunisie. Ce pourquoi, il devient urgent et vital de sauver l’action syndicale nationale de ce qui menace sa crédibilité, sa durabilité. Il faut le traitement adéquat : extirper les petites tumeurs puis immuniser l’environnement contre tout risque de retour du mal et contre toute récidive. En d’autres termes : sanctionner avec la plus grande fermeté les voyous, ceux qui portent préjudice à l’action syndicale et à sa valeureuse organisation, l’Ugtt. Sanction juridique et disciplinaire.
Le reste du traitement est entre les mains des responsables de la centrale syndicale. Ils ont une responsabilité historique face aux Tunisiens d’assainir le paysage syndical de ces nouveaux despotes qui terrorisent les hôpitaux, les établissements scolaires et universitaires, les entreprises publiques, les administrations et leurs responsables. A commencer par la révision du règlement intérieur de la centrale syndicale pour réinstaurer l’autorité des instances dirigeantes et les mesures disciplinaires contre les affiliés qui font honte à l’Ugtt. Une organisation récipiendaire du Prix Nobel mérite d’être représentée à tous les niveaux de la hiérarchie par des syndicalistes dignes de son rang mondial. Dernière chose : pourquoi seuls le service et l’administration publics sont frappés par cette gangrène ?
Fadhoula Faffou
14/04/2019 à 09:44
le syndicalisme est malade, « il est frappé d’un cancer.. » !!!
c’est pas terrible comme introduction d’un article d’un grand journal !
Il faut apprendre à rédiger et bien rédiger ! et pour cela il faut lire , lire , lire