Stade olympique de Gabès. Temps ensoleillé. Pelouse moyenne 1.500 spectateurs. Arb. Haythem Guirat. Buts de Isaaka Abudo (63’) pour le SG et de Abdelwahed (75’) pour l’ASG.
SG : Hlel, Samuel, Ammar, Ghouma, Ben Sassi, A. Mida, Orkuma, Hamrouni, Gharsallaoui (J. Abdesslem), Abudo, Ameur (Gmach).
ASG : Debehi, Aloui, Chaouech (Abdelwahed), Bouslimi, Ghouma, Khlij, Agrebi (Ben Brahim), Hedhli, Jerbi (Zrelli), Médina, Dramé Mikhaïlo.
Le derby gabésien qui draine la grande foule, qui est palpitant de la première jusqu’à la dernière minute, qui vous fait retenir votre souffle par ses nombreux retournements de situation et rebondissements, on peut dire que c’est du passé et qu’il va falloir attendre quelque temps pour les plus optimistes, longtemps pour les plus pessimistes, pour revoir et revivre des moments fabuleux comme c’était le cas les saisons écoulées.
La «Stayda» et la «Zliza» n’ont plus les moyens de leur ambition et ne possèdent plus ce potentiel humain et technique que pas mal d’équipes leur enviaient dans un passé très récent et ont été forcées cette saison de revoir leurs objectifs à la baisse, de ne plus penser et aspirer à terminer parmi les six premières du classement général et de se contenter seulement du strict minimum : le maintien. L’atmosphère lourde et pesante, chargée de gravité et d’angoisse qu’elles sont en train de vivre au moment où le championnat aborde sa phase décisive en est la meilleure illustration. L’enjeu du derby d’hier entre deux équipes hantées par la peur de perdre et de minimiser davantage leurs chances de quitter le bas du tableau, a donc tué le jeu durant plus de 45 minutes et l’issue de la rencontre, disputée avec la peur au ventre, un jeu assez décousu, sans trois passes consécutives et haché par de nombreux coups francs et arrêts, ne pouvait qu’être indécise et incertaine jusqu’à l’ultime minute. Après une première période donc tout bonnement à oublier où il n’y a eu pratiquement rien à se mettre sous la dent, ce qui est quand même un peu long pour deux formations obligées de se créer pal mal d’occasions de but pour s’octroyer les trois points de la délivrance, la partie est sortie heureusement de sa torpeur et de sa monotonie après le repos sans gagner toutefois en intensité et en volume de jeu.
Le premier signe de ce changement a été palpable surtout côté Stade Gabésien avec une alerte sérieuse du Ghanéen Isaaka Abudo anticipée et annihilée par le jeune Sedki Debchi (56’).
Kais Zouaghi, le coach du «carrelage» sur les gradins, et son frère Chaker qui le suppléait sur la ligne de touche n’ont pas vu le danger venir. Le même Abudo se distingue de nouveau, cette fois avec succès, en reprenant de la tête au deuxième poteau un excellent ballon brossé au millimètre sur coup franc direct (63’). Et dans un derby, on dit que celui qui marque le premier sort souvent vainqueur. Une règle qui a fait dormir un peu Mourad Okbi sur ses lauriers, surtout que le SG a eu une très belle opportunité de tuer ce match à sa portée, gâchée lamentablement par Gharsallaoui qui a voulu trop bien faire face à l’excellent Debchi, pour le réveiller et se faire assommer par le but de l’égalisation signé Abdelwahed qui venait à peine d’effectuer son entrée à la place de Chaouech (75’) et qui a su jaillir intelligemment pour reprendre une jolie passe en retrait de Dramé et crucifier Hlel jusqu’ici bien tranquille sur sa ligne de but. Un coaching et un nul heureux de l’ASG qui le fait revenir de très loin.
Hédi JENNY