L’abandon scolaire cause une perte financière annuelle estimée à 1150 millions de dinars, soit un taux de 20% du budget du ministère de l’éducation, a affirmé, lundi, Hatem Ben Salem, ministre de l’éducation, lors d’une séance plénière de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) consacrée aux questions orales.
Dans sa réponse à une question de la députée Lilia Younes Ksibi sur les mesures prises par le ministère de l’éducation pour la lutte contre l’abandon scolaire, Ben Salem a précisé que ce phénomène est « un fléau qui menace le système de l’éducation en Tunisie », surtout que le nombre des décrocheurs scolaires ne cesse d’augmenter d’une année à une autre.
« Plus de 75% des élèves décrocheurs abandonnent l’école au cycle primaire », a-t-il déploré, indiquant que la majorité sont des garçons, soit un nombre deux fois plus élevé que les celui des filles.
« Une étude portant sur l’abandon scolaire a montré qu’un grand nombre des tunisiens rejoignant les zones de tension depuis janvier 2011 avaient vécu l’expérience du décrochage scolaire », a-t-il fait savoir.
Il a imputé les causes de ce phénomène aussi bien au système éducatif qu’à la pression familiale et sociale subie par l’élève.
« Le ministère de l’éducation a traité ce dossier avec sérieux à travers l’accompagnement préventif des élèves, sujet d’abandon scolaire, outre l’octroi d’une prise en charge psychologique, l’ouverture de bureaux d’écoute à travers les établissements éducatifs et la multiplication des cours de rattrapage », a t-il indiqué.
Hatem Ben Salem a précisé également qu’un projet pilote réalisé en partenariat entre le ministère de l’éducation et l’Unicef est en cours, englobant l’écoute, l’accompagnement préventif et le rattrapage.
« L’aspect culturel accompagnera ce projet à travers l’instauration d’une nouvelle ambiance au sein des établissements éducatifs, le lancement de l’école « de la deuxième chance » qui ouvrira ses portes à Bab El khadhra, au cours du mois de septembre prochain, en attendant l’ouverture prochaine de cinq autres écoles », a-t-il fait remarquer.