Débrayage ouvert des taxistes et des louagistes

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Le mouvement de grève des propriétaires de taxi se poursuivra tant qu’il n’y aura pas une réaction positive de la part du gouvernement concernant les dernières augmentations des prix des carburants, affirme le secrétaire général de l’Union tunisienne des propriétaires de taxi individuel (Utpti)

Boycottée par les chambres syndicales nationales des propriétaires de taxi relevant de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), la grève des propriétaires de taxis individuels à laquelle a appelé l’Utpti pour protester contre l’augmentation des prix des carburants a quand même eu lieu hier, lundi 15 avril, mais elle a été émaillée, dans quelques gouvernorats, de graves incidents en raison des blocages des routes.

Interpellation d’une dizaine de taxistes
En effet, à Bizerte, les forces de sécurité ont dû intervenir dans plusieurs communes pour éviter les dérapages, faire régner l’ordre et débloquer le point de passage névralgique, à savoir le pont mobile de Bizerte, et éviter des scénarios catastrophes aux lycéens qui passaient leur bac sport et aux ambulanciers transportant des malades, selon les témoignages recueillis.

Dans sa déclaration à notre journal, le secrétaire général de l’Utpti, Faouzi Khabbouchi, a confirmé l’arrestation de plus d’une dizaine de  propriétaires de taxi à Bizerte, sans toutefois préciser leur nombre, mais il a fait endosser l’entière  responsabilité de ces arrestations au chef du district de la sûreté nationale à Bizerte.

«Le taux de réussite de la grève des propriétaires de taxi avoisine les 100% dans tous les gouvernorats du pays et cette grève se poursuivra le temps qu’il faudra, a-t-il fait savoir. Le gouvernement ne veut pas nous entendre et les dernières augmentations des tarifs des carburants n’ont  fait qu’embourber encore plus les chauffeurs de taxi déjà touchés par la cherté de la vie et la détérioration de leur pouvoir d’achat.
La grève a été observée dans  plusieurs régions du pays et même au niveau de la station des  taxis à l’aéroport international de Tunis-Carthage. Plusieurs chauffeurs de louages ont pris part à cette grève qui se poursuivra tant qu’il n’y aura pas de réactions positives de la part du gouvernement concernant les dernières augmentations des prix des carburants», souligne le SG dudit syndicat.

Des actes de violence
Il est toutefois à souligner que  le taux avancé par le SG, Faouzi Khabbouchi, a été démenti par d’autres chauffeurs de taxi qui nous ont confirmé que 80% ont travaillé normalement mais sans mettre le compteur en marche par peur des intimidations provenant des grévistes. En effet, ces derniers n’ont pas hésité à arrêter par la force certains de leurs collègues qui n’étaient pas de leur avis. Selon les mêmes sources, des actes de violence ont été enregistrés durant cette première journée de grève. Il est à préciser que le syndicat des propriétaires de taxi  relevant  de l’Utica n’a pas adhéré à ce mouvement de grève qui a été suivi plus par les chauffeurs de taxi que, les louages qui ont continué à travailler normalement dans certains gouvernorats, notamment dans le Grand Tunis. L’argument avancé par ce syndicat est l’accord conclu avec le gouvernement le 7 avril concernant «une augmentation des tarifs du transport irrégulier de 8% à partir de l’année prochaine, la révision à la baisse des tarifs de l’assurance, l’échelonnement des dettes des professionnels, le remplacement de l’agrément par le titre de fonds de commerce aux professionnels du transport irrégulier et l’autorisation d’importer des véhicules d’occasion avec des avantages fiscaux», comme l’avait rapporté la TAP.

Samir DRIDI

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