L’ulcère gastrique, gastroduodénal ou celui duodénal représente l’une des maladies les plus répandues, affectant l’appareil digestif. Dans les pays développés, où le stress et la malbouffe sont monnaie courante, il touche près de 10% de la population adulte, soit les personnes âgées de plus de quarante ans.
Il s’agit de plaies altérant ou bien les parois de l’estomac, d’où l’ulcère gastrique ou gastroduodénal ; ou celles du duodénum, lequel n’est autre que la partie supérieure de l’intestin grêle. Dans le premier cas tout comme dans l’autre, une sensation de brûlure trahit la présence de ces plaies en contact permanent avec l’acide gastrique.
L’ulcère est considéré par monsieur-tout-le-monde comme étant le résultat d’un mode de vie stressant. Pourtant, la première cause responsable de cette affection s’avère être bactérienne par excellence. Une fois présente dans l’appareil digestif, la bactérie dite « helicobacter pylori » y persiste et se développe, rassurée qu’elle est par sa capacité à résister à l’acide gastrique. Elle s’attaque ainsi au mucus, notamment les parois protégeant l’estomac et l’intestin grêle. La littérature montre, d’ailleurs, que 60% à 80% des cas présentant des ulcères de l’estomac et 80% à 85% des cas d’ulcères duodénaux reviennent essentiellement à une infection causée par cette bactérie.
Effet secondaire des anti-inflammatoires non stéroïdiens
La deuxième cause de l’ulcère gastroduodénal est d’origine médicamenteuse. La prise prolongée ou immodérée des anti-inflammatoires non stéroïdiens abime le mucus. Jumelée avec la cause bactérienne, le risque d’avoir un ulcère gastroduodénal se multiplie par 60, surtout chez les personnes âgées de plus de quarante ans. Le risque est d’autant plus important en la présence d’autres facteurs aggravants, liés au mode de vie comme le tabagisme, l’alcoolisme, l’hyperacidité ( la production excessive des acides gastriques ), mais aussi le stress, l’alimentation riche en gras d’origine animale ainsi qu’en certaines épices comme le poivre noir, les graines de moutarde ou encore la noix de muscade.
Il faut dire que les prémices de la maladie se laissent ressentir pendant quelques semaines avant que des symptômes plus gênants ne commencent par se faire remarquer. En revanche, les débuts peuvent être alarmants dans le cas où la maladie est due à la prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens. Dans ce cas, les désagréments se font ressentir au bout de quelques jours du traitement. Néanmoins, il suffit parfois d’interrompre le traitement pour que les plaies entament leur processus de cicatrisation, laquelle ne serait jamais optimale. Le risque de récidivité est même envisageable surtout chez les personnes fumeuses. Il s’élève même à 30%.
Les signes avant-coureurs
Encore faut-il distinguer les symptômes propres à un ulcère de l’estomac et ceux relatifs à un ulcère duodénal. Dans le premier cas, la douleur semble être plus insoutenable durant le fonctionnement de l’estomac et donc au moment des repas. En revanche, pour ce qui est de l’ulcère duodénal, la douleur est plutôt soulagée durant les repas. Elle s’avère être vive au moment où l’appareil digestif est en pause et que l’estomac est vide. Autre signes pouvant trahir un ulcère : le manque d’appétit, les ballonnements, les éructations et même des saignements soit dans les vomissements soit dans les selles. La présence de sang dans le vomissement ou dans les selles reflète une hémorragie gastroduodénale. Accompagnée de vives douleurs abdominales, elle trahit nécessairement une perforation des parois du tube digestif, d’où la nécessité d’une intervention chirurgicale immédiate.
Pour prévenir les ulcères gastroduodénaux, mieux vaut éviter la prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens, sinon de respecter la posologie en prenant soin d’accompagner ce traitement par des médicaments de lutte contre les brûlures de l’estomac. Il convient aussi d’éviter les facteurs à risque précités, de fragmenter ses repas afin d’éviter que l’estomac ne reste vide, notamment pour les personnes atteintes d’un ulcère duodénal et d’opter pour le yaourt et le miel comme remèdes naturels, complémentaires aux traitements prescrits par le médecin.
Traitement médicamenteux ou intervention chirurgicale
S’agissant du traitement proprement dit, il vise essentiellement à traiter l’infection due à la présence de l’helicobacter pylori et à lutter contre l’hyperacidité. Le diagnostic d’un ulcère de l’estomac nécessite, systématiquement, le prélèvement d’une petite partie proche de l’ulcère, laquelle serait l’objet d’analyses. L’objectif étant d’éliminer ou de confirmer la probabilité — quoique faible — d’un cancer de l’estomac. Pour l’ulcère duodénal, le diagnostic compte une radiographie et une gastroscopie. Le recours à la chirurgie s’impose dans le cas d’un échec médicamenteux, d’une perforation de la paroi digestive, d’une obstruction gastro-intestinale réfractaire aux médicaments ou encore une hémorragie grave, ininterrompue par les traitements médicamenteux. Suite au traitement, médicamenteux ou chirurgical, une endoscopie s’impose afin de s’assurer de la cicatrisation de l’ulcère. Un traitement préventif de six mois peut être prescrit dans le but d’anticiper sur une éventuelle récidivité.
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