Tout récemment, le maire de Raoued (gouvernorat de l’Ariana) est intervenu, en chair et en os, sur le terrain pour ordonner, énergiquement, «l’interruption» des travaux entrepris par la Steg dans une zone de la commune. Et le locataire de l’hôtel de ville d’avoir gain de cause. Cette scène, absolument rarissime, a fait sensation, en suscitant l’étonnement des habitants et la stupéfaction des badauds. Renseignements pris, ladite entreprise n’a pas régularisé sa situation financière envers cette municipalité.
Poussant les investigations un peu plus loin, il s’est avéré que le courant ne passe pas entre plusieurs communes du pays et la Steg pour la même raison, sur fond d‘accumulation d’arriérés de paiement. Pour sa défense, la compagnie nationale de l’électricité et du gaz a toujours évoqué des difficultés financière engendrées par la hausse vertigineuse du volume des dettes accusées par les départements étatiques et les sociétés privées envers la Steg.
L’autre pierre d’achoppement est relative aux travaux entrepris par ladite compagnie qui, dans deux cas sur trois, prennent fin avec un goût d’inachevé ! En ce sens que la couche de bitume enlevée n’est pas remplacée par une autre, ce qui rend la chaussée pratiquement inaccessible aux automobilistes. Les plus aventuriers parmi ceux-ci qui s’entêtent à l’emprunter en auront pour leur argent, en raison des dégâts occasionnés à leurs véhicules. Et c’est généralement quelques semaines et, parfois même quelques mois après, que le tronçon endommagé est retapé !
Tirer les choses au clair
En réalité, ce laisser-aller n’est pas spécifique à la seule Steg, puisqu’il a fait tache d’huile auprès d’autres organismes étatiques tels que la Sonede, l’Onas et la Sotetel qui s’y adonnent, eux aussi, avec le même… enthousiasme, sans se soucier outre mesure ni de la détérioration de leurs rapports avec les municipalités, ni des malheurs des automobilistes. Si, juridiquement, on peut parler de transparence dans l’octroi des marchés par les mairies à ces différentes structures, et cela conformément à un cahier des charges en bonne et due forme, il est souhaitable qu’il en soit de même pour les travaux occasionnels effectués, à leur initiative par lesdits organismes. De telle sorte que ces derniers s’engagent, ouvertement et par écrit, à rénover la chaussée, une fois les travaux achevés. Faute de quoi, et sans aller jusqu’à préconiser… la politique du bâton, les municipalités pourraient leur infliger des amendes. Et c’est seulement ainsi que la porte ouverte aux abus serait fermée.
Mohsen ZRIBI