Fyras Mawazini dirige le bureau Drosos de Casablanca pour le Maroc et la Tunisie depuis 2016 après avoir travaillé pour la Fondation comme responsable de programme pour la Tunisie en 2015 et directeur du bureau du Caire de 2011 à 2014.
Pourquoi avoir choisi de soutenir ce programme «Minassa » porté par Inco?
Ce programme nous semble indispensable aujourd’hui en Tunisie. Tout d’abord, il existe un incroyable potentiel dans l’industrie créative, notamment de développement économique, pour les jeunes. Ensuite, il y a un trop faible accès à la culture et un tel programme doit permettre d’augmenter l’offre culturelle et artistique en Tunisie et par conséquent augmenter l’accès à la culture pour tous, nous insistons sur «pour tous». Le programme stimulera certainement les jeunes à se lancer dans l’aventure entrepreneuriale dans un secteur qui les motive et qui sera en pleine expansion ces prochaines années en Tunisie. La Fondation Drosos souhaite ainsi soutenir une initiative tournée vers la jeunesse et dans un secteur plus en phase avec son mode de vie et qui lui permet d’exprimer ses capacités créatives.
Est-ce que les industries créatives peuvent faire face aux défis économiques et sociaux en Tunisie?
D’une certaine manière, elles y participent. Les industries créatives sont multiples et touchent souvent tous les niveaux de la société. D’une part, elles permettent de faciliter le développement personnel des jeunes en développant leurs compétences créatives. Pour cela rien de mieux que les activités culturelles et artistiques pour éveiller la curiosité, développer la confiance en soi et s’ouvrir aux autres, pour ne citer que quelques principes. D’autre part, tout le monde s’accorde à dire en Tunisie que les industries créatives sont porteuses d’un fort potentiel de développement économique, entre autres d’emploi des jeunes. Le secteur n’est pas encore bien structuré et organisé, il faut appuyer ces initiatives qui aideront sûrement à faire de ce secteur qui se dynamise l’un des plus productifs en termes de valeurs sociales et de richesses économiques. Il participe de cette façon au bien-être de tous.
Si l’on se projette en 2030, à quoi ressemblera le secteur culturel tunisien, selon vous?
Pas simple de se projeter, mais à travers les premières expériences que nous soutenons dans cette thématique de la créativité, nous sommes très impressionnés de la qualité de nos partenaires et de leur enthousiasme à construire et à organiser un secteur riche de par sa diversité et son rôle social. Nous sommes confiants qu’il représentera l’un des secteurs les plus dynamiques au niveau économique et qui répond aux besoins de la jeunesse qui doit assurer le futur du pays. Le secteur est donc sans aucun doute un vecteur du développement social et économique. En 2030, il y aura non seulement une offre culturelle diverse et très créative, mais un pays qui croit dans le rôle de la culture comme source de progrès social.