Tabarka, Le Kef et Kairouan : Smart ou pas Smart ?

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Que de chemin parcouru depuis le lancement du programme Smart City qui  a commencé à Bizerte avec le rêve d’en faire une ville pilote à l’image des grandes métropoles, comme Barcelone ou Seoul, qui sont passées au mode «ville intelligente»

Un concept peu connu à l’époque résumé en trois mots : ouverture, connexion et ingéniosité. La notion de Smart City le fait tourner autour des enjeux de la technologie  qui sont mis au service des citoyens en leur fournissant des applications mobiles  en plus de l’aménagement intelligent qui simplifie leur  vie tout en respectant l’environnement.

Après un travail de titan pour asseoir les bases de ce concept innovant de  ville intelligente interconnectée, voilà que  les concepteurs ont mis en place une caravane qui a commencé à sillonner le pays (celle-ci devra faire le tour des 24 gouvernorats) afin de communiquer  et présenter le  programme national des Smart Cities.

Une conférence de presse s’est tenue au siège du ministère des Technologies de la communication et de l’Economie numérique au cours de laquelle le ministre a annoncé le lancement du projet.

La  caravane est sortie de l’Hôtel de Ville de Bizerte après une réception à laquelle étaient présents le gouverneur, le maire et les conseillers municipaux avec des représentants de la société civile.

Le festival de jazz : un label pour Tabarka

Tabarka était la première ville dans laquelle ladite caravane a débarqué.

Rendez-vous à l’école de pêche, où les membres ont rencontré le maire, le délégué, ainsi que des représentants des conseils  municipaux et des associations.

Dans son allocation, le maire de Tabarka a mis le point sur les richesses de la ville, surtout par rapport à sa localisation géographique…

«Nous avons voulu depuis longtemps lancer la Smart City, mais nous n’avons pas su comment débuter ce projet… Cependant, nous n’allons pas rater cette occasion qui s’est présentée à nous aujourd’hui  pour mettre en place ce programme prometteur!», a déclaré le maire de Tabarka avec beaucoup d’enthousiasme…

De son côté, Moez Mâaraf, représentant de l’ATI et partenaire du projet, a avancé : «Notre présence à Tabarka était un rêve, c’est grâce à l’appui du gouvernement que nous sommes là… Au vu de sa localisation géographique et des nombreux atouts dont elle recèle, Tabarka peut réussir sa transition et devenir une Smart City attractive».

A son tour, le président de l’association a précisé que le lancement du programme national des Smart Cities au ministère des Technologies de la communication et de l’Economie numérique est un fait historique. De ce fait, ce programme sera introduit dans la stratégie nationale du gouvernement pour la période 2020-2025.

Tabarka  avec tous les atouts qu’elle possède ne peut être qu’une ville attractive tout en misant sur ses points forts, tels que le festival de jazz. Le grand enjeu aujourd’hui, c’est l’attractivité de la ville pour garder les citoyens dans leur ville et lutter contre la migration.  Ceci peut être assuré en améliorant l’existant et bâtir de nouveau avec une nouvelle vision prenant en considération les besoins des citoyens et des visiteurs. Il s’agit de mettre en valeur certains atouts comme le port de plaisance qui peut devenir moderne et intelligent et concurrencer ainsi les autres ports des deux rives de la Méditerranée.

«Imaginant l’arrivée de milliers de touristes chaque jour. Cela va révolutionner la vie !», a souligné le président de l’association Jendouba 2050, une association qui travaille avec acharnement sur les projets Smart et qui a fait un gros pas en développant des sociétés qui travaillent sur le développement durable de la ville. 

Le Kef et le tourisme culturel

La caravane s’est rendue ensuite dans la ville du Kef où elle a été accueillie par le maire de la ville qui a manifesté son enthousiasme et affiché sa volonté d’appliquer le programme. «Dès maintenant, je suis moi-même Smart City !», a-t-il affirmé.

Selon Moez Mâaraf, représentant de l’ATI, ce projet n’est pas seulement technologique comme beaucoup le pensent, mais c’est un projet de développement par excellence. «Nous allons créer une commission autour du projet de la Smart City !», a souligné, à son tour, le maire.

Le Kef est une ville culturelle par excellence où il y a le théâtre et les arts ; pour cela nous avons interviewé une jeune citoyenne Keffoise, propriétaire d’un centre culturel au Kef et doctorante en musicologie : «La Smart City ne peut que renforcer l’attractivité de la ville en sortant des vieux clichés des traditions culinaires. Le Kef  ne se limite pas  au couscous du Borzguen. Cette ville est plus riche que ça ! Par ailleurs, c’est intéressant de créer des applications qui aident les touristes à découvrir les lieux culturels, les sites, le patrimoine…»

Kairouan : une ville déjà Smart

A Kairouan où la caravane a fait escale, Amal Hidri, présidente de la commission des plans stratégiques et chargée du dossier Smart City, a expliqué que ce projet ne peut être que bénéfique que ce soit pour Kairouan ou les autres villes car il permettra d’attirer les touristes. «Il va y avoir la création d’une association nommée Kairouan Smart City ou Kairouan 2050 très prochainement… », a-t- elle souligné, ajoutant qu’il faut créer un nouveau pôle Smart City.

En effet, la ville de Kairouan a été choisie pour être porteuse du projet national des Smart Cities. Un choix loin d’être arbitraire. Kairouan dispose d’un parc patrimonial classé par l’Unesco ainsi que d’une spécificité agricole en matière d’élevage ovin.

Le tourisme du futur est numérique, intelligent et connecté. Il facilite l’intégration des voyageurs dans leur environnement grâce à des applications de notation, de réseaux sociaux, de partage des biens (logements, véhicules,…). Les applications les plus remarquables permettent des visites virtuelles (réalité augmentée) ou encore de connecter les panneaux signalétiques du patrimoine à travers les QR codes, conclut Mourad Hmili, représentant du Commissariat régional au tourisme à Kairouan.

 

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