L’entreprise autrement : Un travail, en flagrant délit…de chômage

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 Par Foued ALLANI
Des centaines de milliers de salariés sont aujourd’hui, le 1er mai, en congé pour fêter… le travail. Drôle de situation qui se répète chaque année alors que des centaines de milliers de nos concitoyens sont toujours sans travail, ou qui viennent de le perdre, ou encore travaillent d’une façon précaire pour ne pas dire au noir.
D’autres sont obligés de travailler, aujourd’hui, car ils ne sont pas salariés et que chaque repos se traduit systématiquement pour eux par un manque à gagner. Cela partout dans le monde, en respectant bien sûr les ordres de grandeur.
Un événement qui ne pourrait, ou ne devrait jamais s’élever au rang de fête, car en plus d’une conjoncture jalonnée de faits tragiques, douloureux, dangereux ou censés ne pas avoir lieu, aucune lueur d’espoir ne semble pointer à l’horizon afin de dissiper l’obscurité des difficultés inquiétantes dans lesquelles s’embourbe notre pays, depuis des années.
Des centaines de milliers de nos compatriotes, dont une bonne partie est encore pétillante de jeunesse et possédant des diplômes du supérieur, continuent donc, hélas, de souffrir de l’absence d’une source régulière et décente de revenus. Et cela est en train de durer.
Des personnes vivant en marge de la société, qui sont en train de mourir à petit feu, et qui ne pensent même pas s’établir à leur propre compte, tellement elles sont démunies, ne possédant pas les compétences requises, ne veulent pas tenter leur chance ( pour ne pas dire s’aventurer) ou sont tout simplement déprimées. Ce qui n’est pas simple du tout.
A moins d’être simple d’esprit pour croire le contraire, cette situation remonte à plus de deux décennies. Chômage endémique, chronique, généralisé, et surtout assez élevé, soit, depuis ces dernières années, 15% de la population active en général, 35% dans la catégorie des diplômés du supérieur et 50% dans certaines régions.
Un fléau qui est en train de ruiner des vies, des familles et tout un pays. Pire, une catastrophe socio-économique ayant des racines culturelles et qui est le résultat de politiques économiques imposées, depuis l’indépendance de façade à tout le peuple par des gouvernements incompétents issus d’un régime dictatorial, puis par des gouvernements encore plus incompétents et aussi frileux depuis la pseudo-révolution.
A long terme, ce maudit fléau va lourdement handicaper notre société, pire : la démembrer, car qui dit chômage, dit impossibilité de mariage ou presque, d’abord pour les garçons mais aussi et de plus en plus pour les filles. Facile d’imaginer les conséquences néfastes, voire désastreuses de ce phénomène à tous les niveaux.
D’un autre côté, les centaines de milliers de salariés (Un peu plus de deux millions de personnes) que compte notre pays passent leur temps à réclamer des augmentations salariales et davantage d’avantages, dont certains droits dits «acquis» qui n’auraient pas dû l’être.
Résultat : l’installation presque définitive de l’un des plus spectaculaires et des plus insensés des cercles vicieux socioéconomiques. Tout le monde sait qu’à la suite de chaque augmentation salariale, tous les facteurs de production augmentent systématiquement.
Il s’agit donc d’augmentations salariales illusoires, puisque chacune d’elles se traduit systématiquement par l’augmentation de tous les prix de biens et des services, donc par une poussée inflationniste et à chaque fois la baisse automatique du pouvoir d’achat de ces salariés, d’où les inévitables conflits salariés-employeurs pour motiver une nouvelle réclamation d’augmentations.
Conflits qui altèrent, par ricochet, le climat social, nuisent à la stabilité sociale et parfois à celle d’ordre politique, et participent, de ce fait, à renforcer toutes les défaillances, qui sont devenues, chez nous, de véritables tares dont souffre, aujourd’hui le monde du travail.
Tout cela alors que rien n’est entrepris ou presque pour améliorer la productivité, soit produire plus par unité de temps, la qualité, c’est-à-dire produire mieux, la créativité et l’innovation pour de meilleures solutions aux problèmes, la prise d’initiative, l’évolution voulue, justifiée et méritée de la carrière du travailleur.

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