Nida Tounès – Le ministère des instances constitutionnelles tranche en faveur du clan Toubel-Kotti: La guerre du visa est-elle lancée ?

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Mongi Harbaoui affirme que sa direction n’a pas besoin d’un nouveau visa légal

Nida Tounès (version Hafedh Caïd Essebsi) a rendu public, vendredi 3 mai 2019, sous la signature de son secrétaire général Néji Jelloul, un communiqué dénonçant la «partialité de l’administration» et faisant porter au gouvernement et à tous ses appareils la responsabilité de cette «grave déviation».

Ce communiqué vient  confirmer les informations faisant état de la décision de l’administration d’accepter le dossier de la version Sofien Toubel- Abdelaziz Kotti de Nida Tounès, soit la direction issue de Hammamet, comme deuxième partie du congrès électif de Nida Tounès, tenu à Monastir.

La situation a ainsi acquis, dans sa complexité , une certaine note de clarté, avec un parti doté d’un comité central de 217 membres théoriquement consensuel mais deux bureaux politiques issus de deux fragments de ce seul et même comité central qui se sont réunis, chacun de son côté, l’un à Monastir et l’autre à Hammamet. Sachant toutefois que le BP de 32 membres que préside Abdelaziz Kotti comportait également la personne de Hafedh Caïd Essebsi.

Kotti veut tourner la page
Kotti s’est  vite exprimé en sa qualité de secrétaire général de l’ensemble du parti Nida Tounès pour indiquer qu’ «  à travers la confirmation de la nouvelle direction, Nida Tounès a assuré sa réunification et tourné la page de l’avant congrès de Monastir pour aborder une nouvelle étape sans clivages. Et il est impératif de nier toutes les rumeurs et les moyens utilisés par certains pour renverser cette légitimité, tout le monde étant désormais appelé à être discipliné quant à la décision légale.»

D’où son appel à serrer les rangs et rassembler toute la famille nidaïste pour reformer et faire revivre le Nida historique.

Abdelaziz Kotti conclut en indiquant que des contacts et discussions étaient déjà en cours avec tous ceux qui avaient dû quitter Nida Tounès et notamment avec Machroû Tounès. Sans oublier les échanges de vues avec les «progressistes» dans la perspective des élections législatives et présidentielles.

Le déni et les recours
Face à cette attitude triomphale des vainceurs, le clan HCE balance entre le déni, la dénonciation et les menaces de recours. Son porte-parole, Mongi Harbaoui s’entête à nier jusqu’à l’existence même de la correspondance que les services de la présidence du gouvernement ont adressé vendredi au groupe Kotti – Toubel pour lui signifier l’acceptation de son dossier avec tous ses documents et pièces jointes et l’informant que, de ce fait, la direction en question est devenue légale et reconnue.

Et Harbaoui d’affirmer que sa direction n’a pas besoin d’un nouveau visa légal et qu’il ne revient aucunement à la présidence du gouvernement de statuer sur la question, sachant que son rôle se borne à recueillir des mains du représentant légal du parti les changements intervenus au niveau du parti, conformément à l’article 14 de la loi organisant les partis.

Dans les coulisses, on évoque un éventuel recours en annulation de la décision de la présidence du gouvernement, et surtout l’éventualité de s’adresser au tribunal administratif.

Ridha Belhadj refuse de choisir

Ridha Belhadj, qui avait conduit, il y a quelques semaines avec Mondher Bel Haj Ali le groupe «Lem echeml» de Nidaïstes historiques agissant en faveur d’une réconciliation la plus large, est catégorique sur deux points. D’une part, il refuse de choisir entre les deux versions en conflit et ne reconnaît nullement le congrès de Monastir dont d’ailleurs il était exclu.

D’autre part, il considère que la loi n’autorise pas le ministère chargé des Instances constitutionnelles et des droits de l’Homme à arbitrer les litiges électoraux intervenant au sein des partis et estime que seule la justice est habilitée à trancher sur ces questions. Et l’ancien directeur du cabinet présidentiel d’estimer que l’arbitrage opéré par M.Fadhel Mahfoudh en sa qualité de ministre chargé des Instances constitutionnelles et des droits de l’Homme est abusif puisqu’il a tendance à rétablir la suprématie de l’administration et menace la transition démocratique.

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