Certaines listes rencontrent de vraies obstructions qui sont interprétées comme des tentatives de faire avorter la tenue des prochaines élections qui devraient remplacer les membres destitués
On nous avait promis qu’avec les élections municipales, on franchira un seuil décisif dans l’ancrage de la vie démocratique et les pratiques participatives, etc. Aujourd’hui, les résultats de ces élections nous offrent un spectacle des plus pitoyables. Justement, ces conseils «élus» se livrent à des luttes intestines et leurs membres se sabotent les uns les autres. Du coup, ce sont les affaires des administrés qui sont bloquées et les activités municipales sont reléguées au dernier plan.
Ce qui se passe, actuellement, dans de nombreux conseils municipaux (Raoued, La Soukra, Sidi Bouzid, Le Bardo, etc.) illustre la conviction dont se prévalait le leader Bourguiba selon laquelle le peuple tunisien n’est pas encore prêt à la vie démocratique. C’était avant d’organiser une première expérience pluraliste en 1981.
En définitive, les dernières élections municipales n’ont rien apporté de bon tout comme les autres élections. Elles ont, au contraire, créé plus de problèmes qu’elles n’en ont résolus. A preuve, ce coup de force entrepris par certains membres du Conseil municipal du Bardo. Ce dernier, faut-il le rappeler avait été dissous le 23 avril dernier par le gouverneur de Tunis. La mesure en question fait suite à la démission de 18 membres dudit conseil, le 26 mars dernier. Le gouverneur avait reçu cette démission collective le 8 avril dernier.
La goutte qui a fait déborder le vase c’est l’annonce faite par Nabil Baffoun, président de l’Isie, concernant les obstacles rencontrés par les nouveaux candidats pour obtenir des documents administratifs nécessaires à la constitution de leurs dossiers de candidature aux élections partielles d’un nouveau Conseil municipal. Selon le président de l’Isie, ces citoyens n’ont pas pu obtenir certains papiers faute de collaboration des membres partants du Conseil.
En effet, certaines listes rencontrent de vraies obstructions qui sont interprétées comme des tentatives de faire avorter la tenue des prochaines élections qui devraient remplacer les membres destitués.
Ce n’est, apparemment, pas le cas vu les combines orchestrées par ceux qui veulent bloquer le processus quelques jours avant les délais de dépôt des candidatures. La maire partante a, pourtant, récusé toutes ces accusations en invoquant des délais objectifs. Aucune plainte ne lui serait parvenue dans les délais et aucune entrave n’a été posée à l’encontre de qui que ce soit.