Accueil Culture Reprise de «La jeune fille et la mort» de Hela Ayed à El Teatro  : Que justice soit faite !

Reprise de «La jeune fille et la mort» de Hela Ayed à El Teatro  : Que justice soit faite !

La touche de Hela Ayed, celle qui interprète le rôle de la jeune fille victime et qui est également à l’origine de l’adaptation texte et de la mise en scène de la pièce se fait sentir : une touche féminine–rebelle–révolutionnaire qui aspire à un monde plus juste, et égalitaire. Trois protagonistes principaux ont tenu les rênes de l’intrigue. Des rôles endossés par Abdelhamid Bouchnak, Mohamed Zarrami et Hela Ayed.
Le cadre initial de la pièce ne tardera pas à se faire happer par une dure réalité. La création théâtrale est un échange corsé, rude, entre une victime et son bourreau. Une jeune fille qui a flirté intensément avec la mort personnifiée dans le cadre d’une Tunisie postrévolutionnaire, où les fondements de la démocratie demeurent inexistants. L’agresseur l’a brutalisée chez elle. La victime décide de dénoncer, en menant son combat jusqu’au bout malgré le manque de soutien de son mari : un homme haut-placé qui tient à préserver son image de politicien moderne.
La relation tumultueuse devient de plus en plus intenable dans un cadre spatio-temporel tout aussi délicat. Et elle battra de l’aile jusqu’à ce que la victime prenne le dessus et enferme son propre bourreau : l’heure des règlements de compte a sonné et la dualité s’est rudement installée : l’opposition homme/femme, mal ou bien, humanité et déshumanité. De nombreuses révélations, fourrées de propos mensongers et de vérités ont émergé au fur à mesure de l’intrigue.
La pièce traite d’axes existentiels qui tournent autour de la vie, de la mort et du devenir toujours aussi incertain d’un pays secoué par une révolution. «Le vivre-ensemble» reste le fil conducteur de la pièce.
«La jeune fille et la mort» de Hela Ayed, adaptée en tunisien d’une œuvre d’Ariel Dorfman, est menée de main de maître par une équipe d’acteurs et artistes qui ont fait leurs preuves depuis, d’abord, dans le cinéma avec «Dachra», premier film d’horreur tunisien d’Abdelhamid Bouchnak et véritable succès commercial en Tunisie et à l’international. Ce même noyau, en collaboration avec d’autres, a réalisé «Nouba», feuilleton tunisien qui passe actuellement sur Nessma et qui ne cesse de cartonner.
H.H.

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