La première étape de l’entrée en vigueur de la loi sur le recul de l’âge de la retraite entérinée, la seconde étape est prévue pour le 1er juillet 2019. La pilule passera-t-elle pour autant ?
La mesure tant attendue par les autorités gouvernementales pour renflouer les caisses sociales et diminuer les pressions financières sur le budget de l’Etat était devenue inévitable. Mieux, elle tombe à point nommé. Le 3 avril dernier, l’Assemblée des Représentants du Peuple avait amendé le projet de loi sur l’augmentation de l’âge de départ à la retraite. Les dés sont désormais jetés. La mise en application de la nouvelle loi concernant l’âge de départ à la retraite est devenue effective depuis cette semaine.
En effet, le ministère des Affaires sociales a annoncé l’entrée en vigueur lundi 06 mai 2019, des démarches qui vont permettre l’application de la nouvelle loi sur l’âge de la retraite. Les employés concernés dans une première étape par l’augmentation de l’âge de départ à la retraite sont ceux qui auront soixante ans entre le 06 mai et le 30 juin 2019. Cependant quel sera leur choix sachant qu’ils vont devoir opter pour une période de rallonge dans la vie active entre une à cinq années d’exercice? Selon la nature de leur parcours professionnel, le nombre d’années dans la carrière, la condition physique et la santé de l’employé concerné, le choix sera différemment fait. La décision de partir à la retraite qu’elle soit subie ou volontaire porte toujours un chagrin. Celui de devoir accepter de laisser, la mort dans l’âme, la place à quelqu’un d’autre, plus jeune et de comprendre qu’on n’est pas indispensable.
Le moment venu de partir à l’âge de soixante ans peut être retardé de façon libre désormais. Retarder son départ à la retraite d’une, deux, trois, quatre ou cinq années est peut-être aussi une chance pour certains, notamment ceux qui n’ont pas suffisamment cotisé aux caisses sociales. La période de cotisation ayant une part importante dans la considération de la pension de retraite, le futur retraité pourra réfléchir à deux fois avant de se décider à quitter définitivement l’établissement public dans lequel il travaille. De toute évidence, on peut s’attendre à ce que cette mesure joue en faveur de certains employés désireux de sauvegarder leurs salaires pour éviter de se coltiner de maigres pensions de retraite devenues dérisoires avec la cherté de la vie actuellement. On a sondé certains néo ou futurs retraités pour connaître la portée d’une mesure antisociale de prime abord.
Le pour et le contre
Mounira M., ancienne enseignante la soixantaine bien sonnée, a pris sa retraite il y a quelques mois avec un pincement au cœur. Elle affirme avec émotion ; « Si seulement j’avais eu la chance d’être concernée par la nouvelle mesure, je n’aurais pas hésité à rallonger d’une année ou deux ma riche expérience dans l’enseignement supérieur malgré tous les maux que vit le système universitaire tunisien. Le contact avec les jeunes étudiants commence à me manquer cruellement. Le côté inactif lié à la retraite ne m’enchante pas trop avec tout ce temps libre que je n’occupe plus intelligemment».
Que l’on soit en faveur ou non du recul de l’âge de départ à la retraite, les choses ne se présentent pas de la même manière. Si, pour certains, ce sera une occasion inespérée de grappiller encore quelques mensualités mieux rémunérées parfois à contrecœur, pour d’autres la décision d’arrêter de travailler est formelle et catégorique. Cependant, le caractère obligatoire entrera en vigueur pour les employés dès les prochains mois. Une année supplémentaire pour les employés qui auront soixante ans entre le 1er juillet et le 31 décembre 2019. Une seconde en sus pour ceux qui auront soixante ans à compter du 1er janvier 2020. Une telle mesure risque d’être impopulaire à plusieurs égards.
Mme Fadhila A., fonctionnaire de l’Etat âgée de cinquante-six ans, craint de devoir se plier aux exigences d’une loi rigoureuse. Elle fait la moue, se positionnant contre une ancienne hypothèse qui est désormais devenue une réalité amère : «J’ai exercé mon métier pendant trente-cinq ans, je suis au bout du rouleau. Pour ma part, je crains de ne pas pouvoir effectuer deux ni même une seule année de plus lorsque j’atteindrais mes soixante ans en 2023. Je n’ai plus envie ! ». Certains ne veulent pas l’entendre de cette oreille assurément. Les prochains mois vont nous indiquer si la pilule a du mal à passer ou pas. L’idée qu’une retraite puisse atteindre le cap des soixante-cinq ans risque de désenchanter beaucoup d’employés de la fonction publique notamment, obligés d’en faire plus. Mais ils devront s’y plier résolument car « la loi, c’est la loi ».
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