Ni la rue, ni même le ministère de l’intérieur qui a publié un communiqué pour se soustraire à toute forme de responsabilité, ne devraient s’exprimer sur un sujet que seule une enquête sérieuse et une décision de justice peuvent trancher.
« Alors qu’il était assis, l’individu avait perdu connaissance et, de ce fait, est tombé par terre. L’incident a eu lieu en présence d’autres citoyens. Une ambulance a été appelée pour le transporter à l’hôpital local de Bouhajla. Il s’est avéré que le commerçant souffrait déjà d’une maladie grave au cœur. De ce fait, il a été transporté à l’hôpital régional de Kairouan. Or, il est mort pendant le trajet », pouvait-on lire dans le communiqué du MI, qui répondait au drame du décès mystérieux du frère d’un commerçant ambulant à Bouhajla.
Le récit trop lisse défendu par le ministère de l’intérieur, ne doit en aucun cas servir de vérité absolue. Dans cette affaire, le MI est accusé et ne peut donc pas être juge.
Cela dit, rien ne prouve non plus que la police a tué cet homme. Seule une expertise est à même de nous donner des éléments de réponses. L’homme a-t-il subit des violences démesurées ? Souffrait-il réellement de problèmes de santé qui pourraient à eux seuls expliquer la mort ? Prenait-il des médicaments ? Ce qu’il faut, pour que les droits des uns et des autres soient préservés, ce sont des réponses apaisées à ces questions.
Dans le pays de droit que nous bâtissons, la voix des institutions doit être la plus audible. Ni spéculations, ni martelage médiatique, ni émeutes populaires et populistes ne peuvent se substituer à la recherche de la vérité.
D’après la radio Mosaique FM, le parquet auprès du tribunal de première instance à Kairouan, a ordonné l’ouverture d’une enquête sur la mort suspecte du frère d’un marchand ambulant suite à la détérioration de son état de santé dans un poste de police après son arrestation. Laissons donc à la justice le temps de parler, même s’il est vrai que le temps médiatique, le temps de L’infodivertissement n’est certainement pas celui de la justice.
Sous d’autres cieux, de vrais procès sont ouverts, et ne sont fermés que lorsque toutes les péripéties sont épluchés et que le juge prononce son verdict.
Oscar Wilde a écrit un jour que « la vérité pure et simple est très rarement pure et jamais simple »