Bye Ramadan ! Bonjour l’Aïd! Et rebonjour la grille normale dans toutes les chaînes! L’heure aujourd’hui est au bilan. Qui ne semble pas fameux, côté récepteurs et côté émetteurs. Ceux qui s’attendaient à se faire remplir la cagnotte au terme du mois supposé de vaches grasses n’ont pu embrasser des mille et des cents à travers «Dame publicité».
Celle-ci s’étant avérée très peu généreuse, même pour les ténors du multicolore. «Because» la trésorerie trébuchante des partenaires publicitaires.
Malgré le «solde exceptionnel» afférent aux tarifs de la matière publicitaire, décidé par certaines chaînes privées, pour appâter et motiver les plus hésitants, par ces temps de vaches maigres et de disette. «Bah, Flouss. Dieu est pour tous ! » La plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu’elle a, dit le vieil adage…
Nessma a sauvé la mise
La chaîne la plus endommagée, semble-t-il, est Nessma TV, ayant vu sa grille en grande partie «grillée» pour les raisons que tout le monde sait et largement contestées et décriées par les maîtres de la chaîne concernée. Heureusement qu’elle a pu, tant bien que mal, sauver la mise en remettant sur les rails son programme et «mordre» un petit morceau du gâteau publicitaire à la fin du temps (ramadanesque) réglementaire, d’une manière, jugée par la Haica non réglementaire.
Après l’échange de bras de fer entre les deux parties en conflit, voilà que Nabil El Karoui nous surprend en nous disant «bonjour» annonçant sa décision de se porter candidat aux imminentes présidentielles.
Si pour les couches déshéritées sur lesquelles mise l’intéressé pour occuper Carthage, qui ont sauté de joie, les observateurs avertis auraient, par contre, qualifié ce pas inattendu de concurrence déloyale, pour deux simples raisons. Les voici.
Tout peut s’arranger
D’abord réglementaire : le code électoral interdit l’accès à la présidence de la République de quiconque propriétaire d’un organe médiatique. Nabil El Karoui doit être le premier à le savoir, avant d’annoncer la couleur. Donc, il aurait eu tout le loisir, au préalable, de couvrir ses arrières en se faisant marquer, absent dans le dossier constitutif de la nouvelle société à responsabilité limitée. La reconversion ayant été imposée par la Haica dans le cadre de la régularisation de la situation de Nessma TV. D’ailleurs, même la société caritative baptisée, Khalil El Karoui, est, sur le plan réglementaire, la propriété du frère et non pas du père.
Question d’éthique morale
Ensuite morale : les mêmes observateurs auraient trouvé cette candidature contradictoire avec les principes et les règles de l’éthique morale. Et, au cas où cette candidature aurait été retenue sur la base d’un dossier complet, savamment ficelé et maquillé, moyennant des acrobaties, elle ne serait pas, disent-ils, de bonne guerre. Dans la mesure où le maître de fait de Nessma avait entrepris une large campagne électorale prématurée et déguisée. Et l’éventuel maître de droit aurait exploité la misère de nombre de crève-la-fin, vivotant dans les profondeurs du pays, à des fins électorales !
Les goûts ne se discutent pas
Cette divagation à la limite du sujet faite, revenons-en au bilan de la «misra» ramadanesque qui a été, disions-nous, somme toute, pas très fameuse, à l’image du paysage médiatique. Où seuls quelques produits ont eu à émerger du lot, selon une bonne partie des téléspectateurs. Il s’agit des séries «Ennouba», «Machaâr» et «Zanket El Bacha». Comme les goûts ne se discutent pas, il y aurait des avis différents. Selon lesquels l’on aurait beaucoup apprécié les trois séries turques «Banet Fadhila», «El Issaba» et «El Hob Illi Kwani».
Louanges à Dieu !
Ceci dit, côté caméras cachées, bien que tous les téléspectateurs de «El Hiwar» et de «Ettassia» aient bien ri aux larmes et aux éclats, ils étaient au fond conscients que ce n’était pas raisonnable de la part de Migalo (à El Hiwar Ettounsi) et son homologue (à Carthage+). Et louent l’Etre Suprême. Parfait et Eternel que les séries ont fait plus de peur —et quelle peur!— que de mal! Les coulisses auraient pu nous livrer de regrettables secrets. Et l’on a déjà entendu l’une des victimes crier et hurler, dans un bain de sueur, à l’adresse de Migalo : «Oh! pourquoi cela? Je suis hypertendu! Ce que tu m’as fait est trop risqué!». «Ah! ce “diable” de Migalo qui a damé le pion à tous les diables de son genre».
De toute façon, ces impitoyables «machines» à nous faire mourir de rire dès que le croissant nous annonce Ramadan, par la voix classique du Mufti de la République, devraient désormais songer à mettre de l’eau dans leur vin et à ne jamais risquer de faire mourir de gentils hommes pour nous faire mourir de rire.
«Ennacar! la révélation»
La grande révélation, c’est la série comique de la chaîne de El Janoubia «Ennacar yekchef el khonnar». La majorité des téléspectateurs, braqués sur les quelques chaînes se situant à la télé du peloton, a dû rater la série caricaturale en question. Il s’agit d’une mine de fou rire où l’on tire à bout portant et à boulets rouges sur tout ce qui bouge, n’épargnant ni Dieu ni diable d’une manière satirique, burlesque et loufoque. Toutes les catégories de nos officiels ont été bousculées. Les dérapages post-révolutionnaires sont superbement dénoncés. Même les responsables ciblés auraient pris leur part du fou rire. Le couple, héros de la série, méconnu par le large public, deux perles méritant d’être connues et présentées dans un prochain papier.