Dix-huit saisons en NBA, quatre titres de champions, un Euro avec la sélection tricolore et une réputation solidement ancrée de meilleur joueur de l’histoire du basket français: à 37 ans, Tony Parker a annoncé lundi qu’il prenait sa retraite sportive.
« C’est avec une grande émotion que je mets un terme à ma carrière. J’ai beaucoup travaillé, énormément reçu, c’était une aventure incroyable! Même dans mes rêves les plus fous, je n’aurais jamais pensé vivre ces moments exceptionnels en équipe de France et en NBA », a écrit le meneur de jeu sur son compte Twitter, juste après avoir annoncé sa décision dans une interview avec le site internet sportif The Undefeated, propriété de ESPN.
Si c’est sous les couleurs des Charlotte Hornets qu’il prend sa retraite – club qu’il a rejoint l’été dernier pour évoluer avec son compatriote Nicolas Batum sous la direction de la légende ultime Michael Jordan – c’est bien aux San Antonio Spurs que son souvenir sera à jamais associé.
« Merci Tony pour tous ces moments de bonheur partagés! », ont réagi, en français, les Spurs sur Twitter.
Le club texan l’avait sélectionné à la 28e place de la Draft 2001 alors que « TP », 19 ans à l’époque, n’avait que deux saisons professionnelles dans les jambes, avec le PSG Racing à Paris.
En 17 ans sous les couleurs noires et grises de San Antonio, Parker a participé à l’une des dynasties les plus dominantes de l’histoire du basket américain aux côtés de Tim Duncan et Manu Ginobili, sous les ordres de son entraîneur Gregg Popovich, avec qui il entretenait une relation presque filiale.
« Tony Parker a évidemment eu une carrière incroyable. J’ai eu la chance d’être avec lui depuis ses 19 ans, de le voir grandir en tant que personne, joueur et homme d’affaires », a réagi Popovich, maintenant entraîneur de l’équipe nationale américaine, lundi.
Ensemble, le trio Parker-Ginobili-Duncan a joué 701 matches de saison régulière et de play-offs, plus que n’importe quel trio de l’histoire de la NBA.
Les Spurs ont remporté quatre titres NBA: en 2003 (face aux New Jersey Nets), 2005 (face aux Detroit Pistons), 2007 (face aux Cleveland Cavaliers de LeBron James, déjà) et 2014, contre le Miami Heat de LeBron James (encore).
De Charlotte à Villeurbanne
Durant cette faste période, Parker a été sélectionné six fois au All-Star Game, match de gala réunissant les meilleurs joueurs de la NBA, et a même obtenu le titre de MVP (meilleur joueur) des Finales en 2007.
Seule ombre au tableau: un titre perdu face au Heat en 2013, à l’issue d’une finale haletante disputée en 7 matches.
Sur l’ensemble de sa carrière NBA, il tourne à 15,5 points de moyenne (49,1% de réussite au tir) et 5,6 passes décisives. En équipe de France, il a disputé 181 rencontres pour 15,1 points de moyenne.
Adolescent, lors de sa formation à l’Insep (le centre d’entraînement fédéral français), il a rencontré son grand copain de toujours Boris Diaw, retraité depuis l’an dernier, avec qui il a évolué en équipe de France et remporté le titre de champion avec les Spurs en 2014.
A 36 ans, après plusieurs saisons marquées par les blessures, il a décidé en 2018 d’apporter ses talents en Caroline du Nord, pour aider les jeunes Hornets de Charlotte à progresser.
« Il faut comprendre comment +Pop+ (Popovich) est. Il veut gagner un titre chaque année. La NBA est une ligue de jeunes, il voyait mon rôle autrement », avait-il alors expliqué à l’AFP.
Même si son apport sur le terrain a été intéressant, Charlotte n’a pas réussi cette saison à se qualifier pour les play-offs, l’objectif affiché de la franchise.
« Si je ne peux plus être Tony Parker et si je peux plus viser un titre de champion, je ne veux plus jouer au basket », a-t-il expliqué lors de son interview à The Undefeated.
« C’était très dur pour moi mentalement de me concentrer et de motiver pour jouer à ce sport que j’aime, parce que je veux gagner quelque chose ».
En parallèle de sa carrière NBA, il a mené l’équipe de France à son premier titre après des années de déceptions, l’Eurobasket 2013, avant de prendre sa retraite avec les Bleus en 2016.
Il reste très impliqué dans le basket français, puisqu’il est président du club de Villeurbanne (est), section hommes et femmes.
Dans l’Hexagone, il reste l’un des sportifs les plus connus, notamment grâce à son mariage – désormais révolu – avec l’actrice américaine Eva Longoria, qui a fait la une des magazines people.