On dit que les grands joueurs font les grands entraîneurs. On peut dire aussi que les grands dirigeants font les grands entraîneurs et les grands joueurs, tellement ils pèsent lourd dans la réalisation des performances. Nous n’en sommes pas là. Etre un grand dirigeant n’est pas donné à tout le monde, le même cas pour l’entraîneur, alors que pour le sportif lui-même, qu’il soit athlète ou joueur, homme ou femme, c’est aussi un énorme calvaire que d’atteindre et perdurer au haut niveau. On a souvent l’habitude d’oublier le mérite du sportif, celui ou celle qui sue, qui milite jour et nuit, face à des aléas de tous genres et des handicaps qui n’en finissent jamais. On a pris l’habitude, même dans les médias, à mettre en valeur l’exploit sportif, mais non le sportif lui-même. On parle de la performance sportive, de la valeur de cette performance et ses retombées, mais on parle moins de ce que le sportif ressent et endure pour réussir. On est d’accord que l’entraîneur, le dirigeant, les conditions logistiques et les médias contribuent dans la réalisation de cette performance, mais restons honnêtes et admettons que c’est l’athlète et le sportif qui ont le premier mérite. Encore moins, le président du club ou de la fédération concernés. Pis, on ne met pas en valeur nos champions qui s’illustrent à l’échelle mondiale. On n’a même pas l’‘‘intelligence’’ (surtout pour les ‘‘experts’’ et les agences de communication) de bien commercialiser cette image gagnante des champions.
Tout ce qu’on fait, c’est de parler de l’exploit sportif, de le couvrir pendant quelque temps, mais après, il est casé dans les archives. Et les athlètes ? Sincèrement, tout le monde les ‘‘exploite’’ : des dirigeants sportifs et politiques aux agents et sponsors. Il suffit d’un petit fléchissement, d’une blessure pour qu’ils soient mis de côté.
On ne sait pas ce que les athlètes et les joueurs, même ceux qui ont la chance de jouer au football, endurent pour réussir. On ne voit que la ligne d’arrivée, pour ‘‘récupérer’’, avec beaucoup d’opportunisme la réussite sportive. Qui se soucie de la carrière de l’athlète ou du joueur ? Qui l’aide dans les moments difficiles? Qui l’encadre ? Qui le finance (la question la plus brûlante) ? Qui le met en valeur et valorise la performance sportive? On se posera encore et toujours des questions pareilles tant qu’on n’aura pas compris que l’athlète demeure le capital le plus précieux qui fait gagner l’Etat (le poids du sport en politique et dans la société) et ceux qui sont autour de lui. Apprenons d’abord à bien comprendre, à sa juste valeur, la performance sportive, et à décerner le mérite à ce «pauvre» athlète qui se trouve seul contre tout et tous. Certainement que nos athlètes manquent de régularité et de tact, mais on doit les choyer, les protéger, les prévenir contre leur «égoïsme», et surtout respecter leurs efforts. Leur mérite est souvent escamoté, leurs douleurs et sentiments d’injustice ignorés.
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