Certes, nous ne pouvons pas faire l’exception et fermer nos frontières aux joueurs de nationalité étrangère, mais il faut veiller aussi à ne pas ouvrir les portes toutes grandes à la venue massive de joueurs étrangers qui n’ont pas de grands CV sportifs, qui viennent rafler des millions sans s’imposer vraiment ni donner le moindre plus à nos clubs et à notre championnat, puis n’hésitent pas à solliciter la Fifa pour des litiges souvent bidons pour réclamer des avantages et le respect à la lettre des clauses indiquées dans leur contrat. Ce n’est pas un hasard si le record de ce genre de litiges soumis à l’instance suprême du football est détenu par des clubs tunisiens. Conscient qu’il faut arrêter ce fléau et cette hémorragie, la FTF a offert une solution de rechange aux clubs tunisiens, en prenant la décision de ne plus considérer les joueurs provenant des pays de l’Unaf (Maroc, Algérie, Egypte et Libye) comme des joueurs «étrangers» et de ne pas les faire entrer dans le quota permis. Une perche que bon nombre de clubs ont saisie immédiatement, tellement une décision pareille ne peut que faire leur affaire et leur permet d’enrichir leur effectif en éléments de valeur. Le meilleur exemple de club qui a su profiter pleinement de cette perche tendue par la FTF est, à coup sûr, l’Espérance, qui, avec le trio Youssef Blaïli-Hamdou El Houni-Taïeb Meziani, sorti du quota des étrangers, a pu étoffer largement sa liste de joueurs séniors au point que l’entraîneur Mouîne Chaâbani a pu aisément tourner l’équipe sollicitée sur plusieurs fronts et utiliser plus de 35 joueurs de valeur pour ménager et faire souffler ses joueurs-cadres dans le marathon des matches avec lequel il a été obligé de composer pour garder la fraîcheur physique et éviter la lassitude mentale. D’autres clubs ont emboîté le pas à l’Espérance avec moins d’empressement et moins de réussite toutefois dans le choix de ces «oiseaux rares», parce que tout simplement ces joueurs sont plus performants sur le plan sportif et moins coûteux côté financier que ceux étrangers venant d’autres pays.
En outre, ils ne connaissent pas de problème d’intégration et d’adaptation au sein du groupe, ce qui facilite la tâche de l’entraîneur au niveau des automatismes et du bon fonctionnement de son système et de ses plans de jeu. Mais il faut reconnaître qu’il y a toujours ce revers de la médaille avec moins de places dans le onze titulaire, moins d’opportunités pour les jeunes joueurs tunisiens formés au club de monter rapidement en grade et d’être ainsi forcés à rester longtemps dans l’ombre et dans l’anonymat comme suppléants ou réservistes et finir par se décourager et demander d’aller tenter leur chance dans des clubs de palier inférieur, ce qui pourrait parfois avoir des répercussions négatives sur leur carrière et leur avenir de footballeurs. L’autre revers de la médaille de cette décision de la Fédération, c’est qu’elle n’est pas réciproque et des pays maghrébins, comme le Maroc, l’Algérie et l’Egypte, ne sont pas encore motivés par une initiative pareille et considèrent toujours les joueurs tunisiens comme des joueurs de nationalité étrangère dans leurs championnats respectifs.
Cet élan d’ouverture et de meilleure coopération dans ce domaine donné par la Fédération tunisienne pour le bien et dans l’intérêt de notre football et du football maghrébin se heurte malheureusement à une volonté protectionniste non cachée de la part de nos voisins qui refusent d’emprunter le même chemin et de casser le rituel habituel et les tabous. Devons-nous quand même persévérer dans cette expérience même en solitaire, en dépit de tous les revers de la médaille ?
Absolument, car nous avons plus à gagner et nos pertes sont minimes en comparaison des gros bénéfices que nous pouvons en tirer. Tôt ou tard, nos voisins encore réticents se rallieront à cette décision, dont ils apprécient en privé le bon sens et le bien-fondé.
Hédi JENNY
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