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technique : Le résultat et la manière

Le football tunisien n’est pas classé par coïncidence ou par complaisance 25e mondial et 2e africain. Nos grands clubs ont prouvé en Champions League, en Coupe arabe et en Coupe de la CAF, que ce classement privilégié est amplement mérité. C’est maintenant l’occasion ou jamais pour la sélection des «Aigles de Carthage» de le confirmer. Les résultats enregistrés lors des deux premiers jours de la CAN avec le succès tiré par les cheveux des Egyptiens sur le Zimbabwe (1-0), le naufrage inattendu des Congolais devant les Ougandais (0-2), la victoire à l’arraché du Nigeria avec un but litigieux sur le Burundi et le nul qu’on peut qualifier d’historique de Madagascar avec la Guinée (2-2), ces résultats doivent nous convaincre davantage que nous sommes plus que favoris parmi d’autres favoris dans cette prestigieuse compétition et que nous avons les qualités et tous les atouts pour être les meilleurs d’entre les 24 équipes de cette Coupe d’Afrique des nations. Dès le premier match de ce soir avec l’Angola, il faut que nous annoncions la couleur, le feu d’artifice et montrer que nous sommes venus en conquérants auxquels le trophée ne doit pas échapper. Car ce premier match conditionne à plus de cinquante pour cent la qualification pour le 2e tour (les 2 premiers de chaque poule plus les 4 meilleurs troisièmes) et la réussite dans le second avec le Mali, avec pour objectif de terminer premiers de notre groupe, dépend largement d’un succès probant dans cette rencontre d’ouverture. Ce duel important avec les Angolais, nous devons l’aborder, certes, en équipe sûre d’elle-même, de ses moyens, de sa supériorité mais pas en équipe plus confiante qu’il ne faut au point d’être arrogante surtout que la prestation d’équipes comme le Zimbabwe, l’Ouganda, le Burundi et Madagascar et les nombreux problèmes qu’ils ont posés à leurs adversaires respectifs nous incitent à une certaine prudence et à ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Et une équipe avertie, sur ses gardes, maître de son sujet et dominant le débat, c’est avant tout une équipe équilibrée dans ses trois compartiments et dans sa manière de jouer. Savoir attaquer pour créer un grand nombre d’opportunités, de situations et d’occasions de buts mais aussi bien défendre individuellement et collectivement pour être à l’abri des contres et de la transition rapide défense-attaque de notre adversaire et d’une éventuelle mauvaise surprise avec un but pris contre le cours du jeu qui peut dérégler les plans de jeu, le système, le dispositif et toute la machine. Le choix du onze qui débute, de l’option de départ est donc très important. L’essentiel est que derrière ce choix, il y a ce souci constant d’équilibre. Première règle à respecter dans la composition de l’équipe: avec une défense à quatre, il faut impérativement un milieu à trois pour assurer la couverture des montées des latéraux et réduire rapidement les espaces au milieu du terrain en cas de repli et de replacement suite à la perte du ballon. Notre adversaire, à l’image notamment des Ougandais, manie bien le jeu en contre plus que l’attaque placée et en cas de déséquilibre en phase de transition attaque-défense dans notre entrejeu censé coller aux attaquants lors des actions offensives nous pourrons être pris de court et même cuits si les attaquants adverses parviennent en surnombre jusqu’à notre surface comme l’a fait le Burundi en amical contre nous à Radès et qui a reposé le même problème, les mêmes difficultés au Nigeria samedi.
Deuxième règle à appliquer dans l’approche offensive du match : l’option pour le 4-3-3 avec deux attaquants de couloir spécifiques pour étirer et écarter au maximum le jeu sur les côtés afin d’ouvrir des brèches dans une défense en béton avec une charnière centrale très dense où il y a peu d’espaces pour trouver un ballon qui rode ou avoir le temps de bien armer et adresser des tirs à bout portant et peu de chance de gagner les duels aériens sur ballon en mouvement.
Troisième règle : ne jamais être fixes, bouger, permuter et combiner en permanence pour surprendre, désarçonner et déstabiliser le dispositif ou animation défensive adverse. Cela ne peut être construit, articulé qu’autour de Youssef Msakni quel que soit l’état de sa forme physique du moment à condition bien entendu que celui-ci ne joue pas en star mais en élément important et moteur du groupe qui sacrifie l’individuel et cherche les prouesses techniques pour le collectif qui est le point fort de l’équipe de Tunisie et derrière lequel court jusqu’à ce jour à titre d’exemple le pays organisateur, l’Egypte, avec un Mohamed Salah qui ne trouve pas sur qui s’appuyer, pas assez de relais et de repères pour mettre son talent au service de l’équipe .
Hédi JENNY

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