L’économie bleue basée sur la durabilité environnementale, économique et sociale est au cœur des principes du code de conduite pour une pêche responsable et des directives volontaires visant à assurer la durabilité de la pêche artisanale dans le contexte de la sécurité alimentaire et de l’éradication de la pauvreté. La mise en œuvre de ces principes nécessite, de la part des pays et des acteurs, une coopération élargie et concertée et un travail de prospection et de recherche entre les Etats riverains des espaces maritimes communs.
Cette année, la Journée mondiale de l’océan a mis l’accent sur les menaces pesant sur les mers et les océans. La balle est dans le camp des autorités africaines appelées à lever la voix dans les instances internationales pour protéger les ressources maritimes nécessaires à son développement économique et social.
Il est devenu primordial de protéger et de gérer efficacement les océans afin de permettre à ces derniers de jouer pleinement leur rôle de moteur de croissance durable pour le continent.
Dans ce contexte, M. Samir Taïeb, ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, a révélé que « cette deuxième édition du Forum sur l’économie bleue en Afrique (Abef), qui se tient les 25 et 26 juin courant, a traité le thème d’actualité se rapportant sur les avantages économiques, sociaux et environnementaux de l’économie bleue.
Ces initiatives visent trois Objectifs de Développement Durable (ODD) faisant partie de l’objectif 14 relatif à la conservation et à l’exploitation durable des océans, des mers et des ressources marines ; à l’objectif 8 en rapport avec l’emploi décent et la croissance économique, l’objectif 5 qui vise l’égalité des sexes et l’objectif 1 pour mettre fin à la pauvreté dans le monde.
Multitudes de menaces
Ce deuxième Forum sur l’économie bleue en Afrique constitue une continuation des réflexions entrant dans le cadre de ce programme élargi de l’économie bleue sous le signe: « Protéger, transformer et créer » en faveur des pays africains situés près des côtes aussi bien méditerranéennes qu’océaniques et qui sont caractérisés par des multitudes menaces climatiques, environnementales et anthropiques. C’est ainsi que tous ces défis ont été heureusement capitalisés dans les objectifs de développement durables mis en place par l’Organisation des Nations unies. La Tunisie occupe le premier rang continental en matière d’avancement vers la réalisation de ces Objectifs de Développement Durable (ODD), selon le dernier rapport sur les indices et tableaux de bord des Objectifs de développement en Afrique, publiés en juin 2019.
L’économie bleue basée sur la durabilité environnementale, économique et sociale est au cœur des principes du code de conduite pour une pêche responsable et des directives volontaires visant à assurer la durabilité de la pêche artisanale dans le contexte de la sécurité alimentaire et de l’éradication de la pauvreté. La mise en œuvre de ces principes nécessite, de la part des pays et des acteurs, une coopération élargie et concertée et un travail de prospection et de recherche entre les Etats riverains des espaces maritimes communs dont la seule voie est la durabilité des océans et le développement social et économique, surtout que nos pays africains se caractérisent par des besoins spécifiques sur le plan économique et social.
Si la Méditerranée a été souvent considérée comme un modèle réduit de l’Océan mondial, nous pourrions en dire autant des côtes tunisiennes pour cette mer semi-fermée notamment sur le plan de la richesse de leurs biodiversités. En effet, riche d’une mosaïque diversifiée d’écosystèmes et d’habitats, le littoral tunisien abrite une biodiversité à la fois particulière et diverse.
Concentration urbaine
Les écosystèmes marins présentent des particularités hydro-biologiques, bathymétriques, faunistiques et floristiques complètement différentes, ils sont tous concernés par une intense littoralisation et une forte sollicitation des eaux côtières. En effet, le littoral tunisien est le siège d’une forte concentration urbaine et touristique: 65 % des agglomérations urbaines y sont implantées, soit environ 5 millions d’habitants et plus de 90 % des capacités hôtelières sont de caractère balnéaire. Une grande partie de l’industrie tunisienne est également localisée sur cette frange littorale.
Le ministre a ajouté : « Je suis convaincu de l’intérêt et de l’opportunité de ce forum au regard des thématiques programmées : les partenariats publics privés pour accélérer le développement d’une économie bleue durable, ainsi que le rôle crucial des femmes et des jeunes dans la chaîne de valeur dans les secteurs de la pêche et l’aquaculture ».
Ce forum constitue une plateforme judicieuse pour les échanges d’expériences réussies et la création des alliances régionales de leaderships multisectoriels coordonnées en faveur d’une économie bleue.
« Je saisis cette occasion pour souligner encore une fois l’engagement de la Tunisie pour participer et soutenir les actions aboutissant à une économie bleue durable dans les régions aquatiques africaines ». De son côté, le ministre des Affaires locales et de l’Environnement, Mokhtar Hammami, a déclaré que « l’économie maritime, en tant qu’exploitation par les hommes des richesses de la mer, remonte aux débuts de l’histoire halieutique. Notre mer présente des spécificités variées d’une région à une autre avec une biodiversité très particulière. Et pour cause, la civilisation tunisienne depuis 3000 ans a été construite autour de la mer et par la mer Méditerranée. Dans les trente prochaines années, les changements climatiques compliqueront d’autant plus la production agricole que les villes étalées accapareront les terres les plus fertiles. La population croissante, en concurrence avec les machines intelligentes sur le marché du travail impliquera la production massive de la nourriture pour garantir l’accès universel à ce besoin primaire. La mer peut fournir près de 50% de la consommation alimentaire nationale d’ici 2050. Sa propreté se présente donc comme un enjeu de santé d’actualité ». « Les eaux usées et déchets ménagers acheminés par les fleuves, les rejets toxiques des usines déversés dans les golfes et les lagunes font de la Méditerranée une des mers les plus polluées », a-t-il conclu.