Les festivals repartent, accompagnés, à peu près, des mêmes « discours » médiatiques et bureaucratiques.
Les journalistes, dans leur majorité, commentent la programmation. Si « Carthage » , « Hammamet » et autres « similaires » sont identiques, meilleurs ou moins bons cette fois-çi. Affaire d’impression, de goût .Personne n’y résiste, au demeurant. Personne n’y résiste, mais tout le monde sait que cela ne mène pas à grand-chose. Le « gustatif » et le subjectif ne renseignent pas forcément sur l’art. Sur la Culture, à plus forte raison.
En fait, à chaque entame estivale, nous , journalistes, nous nous retrouvons « enserrés » dans deux à trois idées, deux à trois « banalités».Les questions de recettes et de coûts, par exemple. Celles de la participation étrangère (arabe, surtout) et locale .Ou, plus rarement, celles des genres et des contenus. Rien, à bien y voir, qui ramène les festivals à leurs supposés fondements : à une politique publique d’ensemble, à une stratégie globale, à un projet déterminé.
Car il faut bien qu’on se le dise, enfin : ces festivals sont bien des festivals d’Etat, financés et supervisés par l’Etat, mais comme ils fonctionnent aujourd’hui, ils en restituent peu. Très peu. Sinon, hélas, l’exact opposé.
Maintes fois, dans cette même chronique, nous avons questionné les responsables sur le rapport des festivals publics et des médias publics. Y a-t-il cohérence entre eux ? Ont-ils la même vocation culturelle et éducative ? Ont-ils les mêmes buts ?
Idem à propos du lien entre l’enseignement et les arts, la télévision et l’enseignement. Nous avons, à chaque fois, relevé les contradictions existant entre les composantes d’une même culture .D’ un même pilier du développement.
Visiblement, en vain. La télévision publique, comme privée, ne s’entend toujours que de commercial, brasse des millions. Alors qu’à l’école on s’illusionne encore en inculquant les belles valeurs à nos élèves.
Les festivals ne font pas mieux. Il y a eu une époque, sous Bourguiba et ses grands ministres de la Culture, où ils étaient parties prenantes du développement du pays. Là, de nos jours, même sous tutelle, ils intègrent comme leur « propre bulle ».Ils invoquent la rentabilité et le plaisir des publics urbains. Ils dissertent sur l’argent. Ils s’attribuent même un rôle dans la lutte contre l’ignorance, l’obscurantisme et le terrorisme. Et comment donc, SVP? En s’adressant à une clientèle apte à débourser des dizaines de dinars la soirée ?En payant des centaines de millions des stars du Liban et du Golfe et des transfuges de Rotana ?En omettant les arts et les valeurs inculquées dans nos conservatoires et nos écoles, et en ouvrant la voie à tous les genres pourvu qu’ils soient « payants » ?
La vérité, pour tout dire : nos festivals font peut- être la fête, amassent argent et invitent à la joie de vivre, mais ils quittent, petit à petit, la Culture. Terrible renoncement. Nous ne tarderons pas à le regretter.
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CALLIOPE
16 juillet 2019 à 22:28
oui, du divertissement d’Etat plus que de la Culture