L’équipe de Tunisie s’arrête en demi-finale : Tellement à apprendre…

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Gestion de l’équipe, attitude individuelle et collective, qualité des cadres et idées de jeu, cette défaite contre le Sénégal est un gisement de leçons et d’informations.

Au-delà de la politique de la VAR (encore?!), l’équipe de Tunisie s’est arrêtée en demi-finale dans le match où elle a le mieux joué, notamment en seconde mi-temps. Frustrés, lésés, distraits, voire prétentieux (n’est-ce pas Ferjani Sassi?), les qualificatifs peuvent être contradictoires même. On en a vu de tout dans ce match : une petite première mi-temps, une excellente seconde mi-temps (équipe libérée et portée vers l’avant), des erreurs fatales de Sassi et de Hassen, un épisode suspicieux sur le penalty accordé puis retiré par Tessema et beaucoup d’amertume. Contents ou consternés? Les deux en même temps. Giresse et ses joueurs pouvaient tuer leur match s’ils avaient été plus sobres et plus sérieux. Ce goût d’inachevé restera pour longtemps.

Sassi et Hassen…
Nous étions médiocres au premier tour. Ce n’est pas un scoop. Mais contre le Ghana et Madagascar, les choses sont allées mieux. Nous avions l’impression que quelque chose a changé, notamment sur le plan individuel. Nos cadres se sont repris pour apporter ce surplus technique à l’équipe. Mais sur une pesante demi-finale d’une CAN, deux bourdes comme celles de Sassi et Hassen sont impardonnables. On ne tire pas un penalty à l’arrêt et avec cette distraction. Ce but aurait pu être celui de la qualification. C’est le même cas pour Hassen qui intrigue avec ses erreurs successives. Ce but «offert» au Sénégal est quelque chose d’inacceptable. Hassen, protégé par Giresse, a encore une fois pris les choses à la légère. Il sait bien que le gardien est le poste le plus sensible. Deux erreurs qui ont démoli un élan pris en seconde mi-temps.

Ben Mohamed et Bédoui
Cette demi-finale a été dure à gérer pour nos joueurs, pas tous bien sûr. La sortie de Msakni (qui n’a plus les jambes pour exceller 90’) et la rentrée de Seliti ont donné des ailes à la sélection. On est passé d’une équipe dominée qui traîne le ballon dans sa zone (Mériah avait du mal à relancer proprement) à une autre qui accélérait le tempo, qui jouait direct et propre pour chercher les côtés et remiser sur les joueurs venant de derrière, et pour gagner des duels face à Mané, Diatta et Saivet. On a bien vu que Seliti, Khénissi (quelles occasions ratées !), Khazri (qui joue nettement mieux en tant qu’attaquant de soutien) et Sassi, appuyés par un excellent Skhiri, étaient libérés de leur peur. Saillants et vifs, ils n’ont pas, malheureusement, trouvé de soutien. Ben Mohammed a encore une fois déçu avec sa fragilité et son incapacité à apporter le danger en attaque, tout comme Badri, lancé pour la énième fois sans le moindre succès. Contre le Sénégal, la facilité nous a coûté cher. Mais aussi les cadres qui, sur ces grands matches, font la loi. Personne d’autre.

Giresse a besoin de temps…
Alain Giresse n’est plus le sélectionneur discrédité qu’il était après le premier tour. Le Français a gagné des points depuis, à l’image de sa sélection. Ses adjoints ne le critiquent plus et, comme par enchantement, redeviennent ce qu’ils étaient avec le départ de la CAN, c’est-à-dire coopératifs.
Contre un Sénégal déchaîné en première mi-temps, Giresse a su remettre les choses dans l’ordre aux vestiaires. La rentrée de Seliti, les mètres de plus que le bloc tunisien a gagnés, nous ont permis de dominer, de créer le danger. Et si ce penalty avait été tiré avec plus de sérieux de la part de Sassi ? Et si Khénissi avait été plus sobre en lobant Gomis ? Et si Hassen avait réussi sa claquette ? Et si, et si… sur l’ensemble du match, l’équipe de Tunisie aurait mérité un peu plus. Sur l’ensemble du tournoi, on a alterné le bon et le mauvais. Giresse a probablement trouvé son équilibre et celui de la sélection vers la fin. Il a manqué toujours à nos équipes nationales cette culture de la réussite. On ne sait pas tuer un match à gros enjeu quand l’occasion se présente. Nos joueurs, locaux surtout, sont très faibles en sélection contrairement à leurs clubs. Giresse a besoin de temps pour atteindre le palier des titres. Il a besoin aussi d’autres joueurs qui peuvent tirer plus vers le haut !

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