
Le stratège de l’Espérance Sportive de Tunis n’en finit par de rafler des titres. En une année, il a gagné la C1 à deux reprises, puis a brandi le trophée tant convoité de la CAN.
En football, c’est connu, les choses évoluent très vite dans un sens comme dans l’autre. Un joueur peut rapidement passer du statut de «top» à «flop» en quelques mois et vice versa.
Il peut donc être victime d’un destin capricieux avant d’être reconnu à sa juste valeur. Passer de l’ombre à la lumière est courant dans le microcosme du sport-roi. C’est aussi parfois excitant, car c’est comme un challenge, une revanche sur le sort.
Et force est de constater que la plupart du temps, ça galvanise un compétiteur, même si ce dernier est en proie au doute.
Quand un joueur pétri de talent réussit à franchir un cap dans sa carrière à travers les défis relevés, généralement plus rien ne l’arrête car il a emmagasiné de la confiance et a su apprivoiser la pression, cette arme à double tranchant. Cette image semble correspondre à Youssef Belaïli, un incroyable talent qui revient de loin. Quelque temps auparavant, le parcours atypique de ce soliste a nourri de nombreuses réactions à son égard. Et après la rédemption, le miracle. La main tendue de l’Espérance va relancer sa carrière et le propulser au sommet. La page est tournée et Belaïli est de nouveau sous les feux des projecteurs. La reconnaissance en club, trop peu pour lui. Belaïli veut soulever le Grâal continental et c’est lui qui va d’ailleurs déblayer le chemin pour les Fennecs en terre égyptienne. Pour revenir au club de Bab Souika, là ou son talent a été révélé, l’homme a récemment juré fidélité pour l’EST. En clair, en Afrique, il ne portera que la casaque «sang et or».
C’est peu commun pour un pro, mais cela explique en partie l’excellente ambiance dans laquelle baigne l’enfant terrible d’Oran.
Les deux font la paire
Aujourd’hui, les offres affluent de partout. De la péninsule arabique et d’Europe en partie. Les chasseurs de tête prennent contact avec l’EST au sujet d’un joueur en pleine ascension. Un joueur qui a le mérite de ne jamais baisser les bras, même au creux de la vague.
Ce faisant, la symbolique du geste avait de quoi remplir Belaïli d’émotions quand le président de la Fifa, Gianni Infantino, le félicita sur l’estrade du podium pour sa finale en l’espace de quelques mois. Un cas unique pour un joueur dans le dur il y a quelques années. Sur ce, après son double trophée continental remporté avec l’Espérance de Tunis, en attendant le verdict final du TAS prévu pour le 31 juillet, Belaïli a ajouté une corde à son arc.
Plébiscité parmi les meilleurs joueurs de la CAN en faisant partie de l’équipe type du tournoi (en compagnie de cinq autres joueurs algériens), Belaïli savoure forcément, autant que ses coéquipiers, à l’instar de Bennacer, sacré meilleur joueur à 22 ans accomplis.
Décidément, la filière algérienne est l’objet de toutes les convoitises. Ainsi, le Milan AC veut fondre sur Baghdad Bounedjah, un attaquant racé, qui, tout comme Belaïli, a fait les beaux jours d’un grand club tunisien, l’Etoile du Sahel. Belaïli-Bounedjah : les deux font la paire chez le groupe à Belmadi. Ce tandem de prodiges n’a sûrement pas volé la vedette à d’autres artistes du continent.
Loin de là. Ils ont juste émerveillé les puristes et fait vibrer les fans. Quant à Youssef Belaïli, le prestigieux magazine France Football l’a accrédité d’une note de 17/20 sur l’ensemble de la CAN. Mérité pour un joueur qui intègre par la grande porte le cercle des légendes du football africain.