La vision économique de Béji Caïd Essebsi : Relancer l’économie nationale par les moyens du bord

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Feu Béji Caïd Essebsi a occupé le poste de chef du gouvernement après la révolution de 2011. Il a pu mener une politique économique réfléchie dans le cadre de ses prérogatives. C’est une politique économique basée sur la liberté, l’ouverture et l’encouragement de l’initiative privée.  La stratégie mise en place par Caïd Essebsi comportait des mesures économiques et sociales urgentes, et ce, pour résoudre une situation de crise qui a perduré. Il était donc question de relancer l’économie sur des bases solides.

En seulement 3 semaines à la tête du gouvernement, Béji Caïd Essebsi s’est donné 100 jours pour remettre l’économie sur les rails, en comptant essentiellement sur les compétences tunisiennes et les ressources financières locales et étrangères. Il a rendu compte à la Nation de son premier bilan dans un rapport bien ficelé. Il a qualifié les trois semaines d’aussi intenses que trois ans. Le Premier ministre a mis en garde contre les blocages constatés et a apporté les explications  aux grandes interrogations politiques, économiques et sociales. Il a fait preuve d’optimisme gardant la porte ouverte sur les grandes opportunités qui s’offrent à la Tunisie sans ignorer, cependant, les menaces qui guettent notre économie. 

Les qualités de cette stratégie sont le respect des engagements pris par le gouvernement précédent, en signe de continuité de l’Etat, même s’il avait une opinion différente. La Tunisie a toujours tenu à rembourser ses crédits dans les délais impartis, ce qui lui a valu une bonne appréciation de la part des bailleurs de fonds internationaux qui sont toujours disposés à lui accorder de nouveaux financements pour réaliser ses projets prévus dans le budget. Il était question aussi de restaurer la confiance entre les hommes d’affaires et les investisseurs locaux et étrangers envers l’Etat pour qu’ils puissent réaliser leurs projets sans être inquiétés. Relancer l’économie était une priorité dans la stratégie mise en place.

Le Premier ministre voulait, de même, respecter l’indépendance totale de la justice, à l’égard de tous, comprendre l’opinion publique sans se soumettre à des pressions qui ne sont guère représentatives de tout le peuple. Il était question aussi d’éviter le blocage du processus démocratique pour lequel les Tunisiens ont lutté. Pour M. Béji Caïd Essebsi, la stratégie était d’agir rapidement sur le double plan sécurité et soutien aux plus défavorisés pour pouvoir passer au travail de fond de redressement économique, de lutte contre les disparités et le repositionnement du pays.

Un plan de mesures d’urgence en faveur des régions prioritaires et d’incitation à l’investissement a été examiné en Conseil des ministres. Dès son adoption, le ministre des Finances a délégué 7 membres du gouvernement qui ont été chargés d’expliquer le contenu des mesures prises dans les régions. Le Premier ministre ne voulait pas aller les mains vides dans les régions, uniquement avec des promesses. «Et voilà que nous nous y rendions avec du concret. Et je suis d’autant plus fier que ce plan est à 100% tunisien dans sa conception, comme dans son financement. Le budget de l’Etat pour l’année 2011 a été restructuré pour prioriser les régions concernées et permettre notamment la création de 40.000 emplois, dont la moitié dans le secteur public», soulignait alors Béji Caïd Essebsi

Un deuxième plan, plus général, encore plus ambitieux et exigeant des financements plus substantiels faisant appel à la coopération internationale. La situation économique est alarmante, avec un tourisme en crise, des entreprises sinistrées, une situation précaire en Libye, avec  le ralentissement des exportations, des transferts de devises et des entrées de visiteurs, le retour de 31.000 Tunisiens et l’arrivée de 160.000 réfugiés,  sans omettre une croissance réduite entre 0 et 1%. L’impératif de relance économique exige, selon BCE, une grande compréhension de la part des travailleurs quant au report des revendications légitimes, et un grand courage des investisseurs et chefs d’entreprise. Evidemment, avec à la clé, la paix sociale et la sécurité.

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