chronique du lundi : Les conseilleurs ne sont pas les payeurs !

Oui, les conseilleurs ne sont pas les payeurs, c’est un vieil adage qui trouve sa pleine signification dans le cas d’un certain nombre de joueurs qui, sur les conseils de ceux qui veillent sur leurs « intérêts », désertent les entraînements, surtout en période de préparation estivale, sur laquelle repose en fait tout le démarrage de la saison.
Une préparation d’avant-saison, consistante, bien enlevée, est en effet primordiale pour donner à l’effectif sa vigueur et son répondant le jour de la reprise des compétitions.
Cela nous fait penser à ces éléments, qui, pour négocier avec leurs clubs un nouveau contrat ou pour obliger leur employeur à céder à leurs sollicitations, choisissent de quitter le territoire ou de se présenter en tenue civile pour nourrir les conversations, alimenter les rumeurs de leur changement de camp, ou leur mécontentement. Pendant ce temps, leurs camarades suent sang et eau pour se préparer, en dépit de conditions climatiques difficiles, et s’activent à acquérir cette endurance qui donne au joueur la force de maintenir la cadence et même de résister au mieux dans les derniers quarts d’heure. Ces joueurs risquent de ne jamais rattraper ce temps perdu. Pire, ils s’exposent à de futures blessures, dans le cas où, les choses revenues à la normale, ils voudront rejoindre le convoi. Un cas typique, celui du jeune buteur clubiste Chamakhi. Un élément promis à un bel avenir, mais qui, malheureusement pour lui, n’a pas été à la hauteur de la situation qui était la sienne : ce jeune devait subir une opération chirurgicale. Cette intervention était incontournable. Entre négociations pour améliorer sa situation et hésitation de monter sur le billard, des semaines précieuses se sont écoulées. Il les paiera par un retour à la compétition tardif, au moment où son club aura plus que jamais besoin de ses services. Pour un buteur qui concourra assurément pour le meilleur buteur de la saison, pour sa place en équipe nationale, ce sera bien difficile.
Qui lui a conseillé de temporiser aux dépens de sa santé d’abord, de sont avenir de sportif professionnel ensuite ?
Une opération chirurgicale est impérativement suivie d’une période plus ou moins longue de convalescence puis de rééducation, qui précédera son retour à la préparation, laquelle est calculée en fonction de l’évolution médicale du sujet. Cette période est inévitable et ne saurait être raccourcie, sous peine d’enregistrer des problèmes de santé ce qui remettrait en cause tout ce qui a été fait.
Ce genre de situations, nous en voyons rarement dans les pays qui ont mis en place un « esprit professionnel» respecté par toutes les partie prenantes. Les clubs ne mettent jamais à la porte ceux avec qui ils négocient. Les joueurs, bien conseillés par leurs agents ou leurs parents, gardent le lien et poursuivent leurs activités comme si de rien n’était pour être prêts à reprendre le collier sans qu’il n’y ait de perturbation au niveau du groupe et de leur présence au sein de l’équipe. Malheureusement, nous enregistrons pour notre part des réactions aussi épidermiques au niveau des clubs qui envoient les joueurs, entrés en négociation s’entraîner avec l’équipe réserve, jusqu’à voir plus clair et terminer ces tractations parfois mal conduites, avec des promesses de réunions non tenues et d’engagements non honorés. C’est leur façon de sanctionner et de manifester leur mauvaise humeur.
Cela revient à conclure que les conseilleurs ne sont pas les payeurs, mais aussi que ces joueurs mal conseillés méritent des clubs aussi mal organisés et où le professionnalisme cède le pas à l’empirisme plein et entier.

Laisser un commentaire