Les procédures douanières constituent pour beaucoup d’émigrés une véritable épreuve aux conséquences fâcheuses. C’est qu’ils trouvent, parfois, des problèmes énormes pour le dédouanement de leurs équipements de travail. Ils sont obligés d’attendre des jours, de présenter des documents à l’appui et des preuves en bonne et due forme.
De nombreux Tunisiens établis à l’étranger ont acquis une longue expérience à l’étranger et sont en mesure de créer leur projet en Tunisie avec beaucoup de chance de réussite. On compte, en effet, des cadres tunisiens dans des entreprises réputées comme Citroën, la Nasa, Samsung et autres. Les Tunisiens sont partis à l’étranger pour améliorer leur situation financière et sociale et ont réussi à s’intégrer dans le circuit économique européen. A l’occasion de leurs vacances, ils reviennent chez eux, dans la mère patrie pour voir la famille et profiter du soleil et de la plage. Certains ramènent des équipements électroménagers ou électroniques pour faire plaisir aux membres de la famille ou pour les vendre à des connaissances et des amis.
D’autres étudient la possibilité de créer un projet de start-up en Tunisie en mobilisant un investissement colossal. L’essentiel est de trouver le projet le plus rentable pour faire fructifier l’argent investi. L’Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation (Apii) a déjà préparé une liste comportant les projets qui pourraient être lancés par les jeunes promoteurs en bénéficiant des avantages et des incitations prévus par la loi sur l’investissement. Le secteur des technologies de l’information occupe une place de choix dans les projets qui intéressent nos émigrés, vu leur valeur ajoutée élevée et la possibilité d’exportation vers les pays étrangers.
Les secteurs des petits métiers, de l’alimentation et du commerce bénéficient également de l’intérêt de nos émigrés qui sont prêts à investir toutes leurs économies pour concrétiser leur rêve, à savoir se lancer dans les affaires. Le secteur de l’immobilier nécessite, quant à lui, un investissement lourd mais rentable. Malgré les problèmes auxquels fait face le secteur — notamment un taux d’impôt de 9% considéré comme élevé —, plusieurs opportunités sont offertes aux promoteurs qui veulent investir.
L’Epargne, source de revenu
L’émigré se contente d’acheter un logement pour le louer ou le vendre à un prix plus élevé que celui de l’achat. Evidemment, le logement en question en état délabré fait l’objet de réhabilitation et de rénovation pour le présenter à l’acheteur ou le locataire potentiel dans un état acceptable. En cette période, les maisons se trouvant près de la côte sont les plus sollicitées. Certaines familles peuvent dépenser jusqu’à 1.200 dinars par semaine pour louer un logement près de la plage. C’est dire que le secteur de l’immobilier peut rapporter beaucoup. Beaucoup d’émigrés optent plutôt pour les pizzerias qui pullulent, notamment dans les zones balnéaires. Il suffit de louer un petit local et de recruter un spécialiste dans la préparation de ce plat très prisé par les jeunes et le tour est joué !
L’épargne constitue un choix pour plusieurs émigrés qui ont travaillé depuis des années en Europe ou dans les pays du Golfe et ont pu collecter une somme conséquente qui peut leur être utile le jour où ils en auront besoin. D’ailleurs, l’Etat encourage l’épargne avec un taux d’intérêt de 5%. Les épargnants sont dispensés également des impôts imposés sur les bénéfices. Autant dire que l’épargne est bien rémunérée et les émigrés qui choisissent ce créneau peuvent bénéficier d’un revenu supplémentaire. En plus de la poste, les banques offrent des produits d’épargne alléchants afin d’attirer le maximum de clients.
Une fois la somme nécessaire collectée, les épargnants peuvent créer leur projet et compter sur leurs propres ressources. Cependant, les émigrés ont toujours mis en cause les procédures administratives considérées comme complexes et lentes, notamment pendant la saison estivale, ce qui les décourage à investir et à lancer leur affaire. La séance unique ne semble pas, en effet, arranger ces Tunisiens résidant à l’étranger qui sont habitués à la fluidité des procédures et des prestations administratives dans les pays d’accueil où l’administration électronique n’est pas un vain mot.
Résoudre les problèmes en suspens
Les procédures douanières constituent aussi pour beaucoup d’émigrés une véritable épreuve aux conséquences fâcheuses. C’est qu’ils trouvent, parfois, des problèmes énormes pour le dédouanement de leurs équipements de travail. Ils sont obligés d’attendre des jours, de présenter des documents à l’appui et des preuves en bonne et due forme pour pouvoir récupérer leurs achats destinés pourtant pour leur projet. D’où la nécessité de prendre les mesures adéquates en vue de résoudre les problèmes en suspens et assurer plus de fluidité dans le dédouanement tout en simplifiant les procédures administratives. Certes, le gouvernement a pris récemment certaines dispositions en vue de faciliter le retour des Tunisiens résidant à l’étranger en écoutant leurs doléances et leurs observations. C’est un bon point à inscrire à l’actif des pouvoirs publics, mais il s’est avéré que dans la pratique, plusieurs difficultés sont encore constatées, notamment au niveau de l’accueil de nos émigrés. Ces derniers doivent bénéficier d’une priorité lors du dédouanement vu leurs apports en devises. Certains émigrés, de retour provisoire dans la mère patrie et qui sont intéressés de monter leurs affaires en Tunisie, estiment qu’ils manquent d’informations pertinentes et pratiques qui leur permettent de créer leur projet. Ils ont besoin d’un guide qui les oriente vers les projets les plus rentables, les administrations concernées par la création de projets.
Ils ont besoin également d’un accompagnement de la part des experts pour qu’ils puissent concrétiser un projet dans l’une des régions du pays. Un service de permanence capable de fournir les prestations administratives est vivement souhaité par plus d’un émigré. Car, lors de la séance unique, les guichets sont pris d’assaut et le contribuable doit patienter des heures pour que son tour arrive. Tous ces problèmes découragent parfois les promoteurs les plus hardis qui sont obligés de renoncer à leur affaire en attendant des circonstances plus favorables.