Accueil Culture Festival international du film amateur de Kélibia (FIFaK 2019) : Une session en demi-teinte

Festival international du film amateur de Kélibia (FIFaK 2019) : Une session en demi-teinte

Malgré une fréquentation importante identique à celle de 2018, le bilan artistique de la 55e édition du Fifak est en demi-teinte. C’était parti pour que cette édition soit meilleure que la précédente, d’autant plus que le festival a bénéficié d’un soutien conséquent de la part des partenaires publics et privés. Or, après un début prometteur, les films proposés n’ont pas donné satisfaction.

Dès le troisième jour, les jeunes cinéastes de la Ftca (organisatrice du Fifak) dont les films n’ont pas été sélectionnés ont réussi au cours d’une réunion, tenue à leur demande aux membres du comité directeur de la fédération, à manifester leur colère sur la sélection des films en compétition. Après des débats houleux, ils ont fini par obtenir une projection de leurs films non sélectionnés à l’école des pêches devant un public restreint.
Mais il y a lieu de remarquer que grosso modo, la moisson de films amateurs est en dessous du minimum du niveau requis. L’aspect artistique a été complètement négligé ce qui donnait des films non maîtrisés à tous les niveaux croulant sous les poncifs. La formation et l’encadrement aussi bien des jeunes de la Ftca que de ceux des écoles de cinéma a manqué terriblement. L’audace qui caractérisait les films des années précédentes est totalement absente cette année. Les thèmes de la plupart des films sont rabâchés, leur traitement filmique désordonné ce qui donnait des résultats mauvais.
Les déceptions n’ont pas uniquement caractérisé les films, même les rencontres et les conférences n’ont pas été à la hauteur. Les invités venus de loin ont parfois été abandonnés à leur propre sort face à une présence publique réduite à une poignée d’anciens cinéastes amateurs. Les jeunes sont visiblement désintéressés de ce genre de séances où il est souvent question de patrimoine, de souvenirs du passé ou de parcours de cinéastes. On se demande alors à quoi peuvent servir de telles opportunités qui semblent assommer ces jeunes. A titre d’exemple, la rencontre autour de la cinéaste disparue Atiyat Abnoudi n’a intéressé qu’une petite poignée de personnes l’ayant connue lors de ses séjours dans le Fifak.
Par ailleurs, les soirées spéciales «Ils ont commencé le Fifak» ou autres projections-hommages à des réalisateurs marquants sont désertés par le public qui n’assiste qu’aux films programmés dans le cadre de la compétition. Pourtant ces films engagés sont sources d’apprentissage et de connaissances pour ces futurs cinéastes dont l’apprentissage académique ne suffit pas. Parmi d’autres déceptions, le journal quotidien du festival a été abandonné ainsi que les parodies réalisées sur place à partir des films marquants présentés la veille.
Heureusement, il reste les ateliers où les activités sont plus intenses et attirent les participants. Alors faudrait-il s’orienter vers cette voie et la renforcer ? Le comité directeur du Fifak ne devrait-il pas consulter les jeunes sur la programmation et les impliquer dans les choix ? En tout cas, une remise en question s’impose pour que le Fifak ne perde pas son label de qualité. Dans le parcours d’un festival, il y a toujours des hauts et des bas. Gardons espoir pour que la prochaine édition soit plus ambitieuse et mieux réfléchie.

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