Dans le cadre du projet «Chouf rana Mawjoudin» (regarde, nous sommes présents), financé par l’Union européenne et pris en charge par l’association «Chouf» et l’association «Mawjoudin», en partenariat avec «Minority Right Group» et l’association «Damj», l’association «Aswat Nissa» a lancé le 16 août des activités anti-discriminatoires.
L’objectif du projet «Chouf rana Mawjoudin» est de mettre un terme à la discrimination entre hommes et femmes. Il s’agit également de se documenter sur les cas de discrimination constatés, d’étudier l’identité et l’expression du genre. «Aswat Nissa» s’est placée comme un repère anti-discrimination, affilié au projet «Chouf rana Mawjoudin». L’association peut ainsi accueillir et orienter les victimes de discrimination vers les services d’assistance psychologique, sociale et/ou juridique.
Dans ce contexte, la représentante de l’Association «Chouf», qui est une organisation féministe, se mobilise pour les droits corporels et sexuels des femmes et des personnes concernées. Notre interlocutrice nous a expliqué que «Chouf» a offert un espace sécurisant pour les personnes victimes de violences et de discriminations ainsi qu’une prise en charge psychologique, juridique et médicale.
Protéger les droits humains
«Mawjoudin» est, quant à elle, une ONG à but non-lucratif officiellement enregistrée et basée en Tunisie. Cette association travaille pour garantir l’égalité, protéger les droits humains, les droits corporels et sexuels des membres de la communauté vulnérable et les autres groupes marginalisés.
H.W., représentant de l’association «Mawjoudin», a déclaré que «nous croyons que les droits humains sont indivisibles. La dignité de chaque être humain doit être protégée et toute personne doit avoir droit à des services de santé et de soins de base, à une vie privée, et à une justice juste et équitable».
Et d’ajouter : «Outre la stigmatisation, certaines personnes sont vulnérables et exposées à la violence et aux idées suicidaires. Le cadre juridique répressif ainsi que la discrimination et la violence constituent une source majeure de marginalisation et de manque de sécurité.» L’accès limité de ces personnes aux droits économiques et sociaux ainsi qu’aux services de base, notamment la santé, l’éducation et le travail est préoccupant. Les autorités tunisiennes n’agissent pas toujours pour répondre aux besoins spécifiques desdites personnes.
Partenariat avec les associations
Le projet lancé consiste notamment à se documenter sur les discriminations basées sur la sexualité et l’identité du genre. Par ailleurs, il va permettre de mettre, à disposition de la communauté la plus vulnérable, des services de prise en charge via le partenariat avec les associations de droits humains et les orienter vers l’anti-discrimination. L’association compte, de même, consolider les liens et canaux de communication au sein de la société civile entre les différentes organisations effectuant la collecte d’informations, et ce, pour constituer une documentation sur le sujet.
Des services de prise en charge juridique, administrative, psychologique et médicale seront proposés aux intéressés.
Les organismes accueillant la population cible auront pour charge de renforcer les capacités et les connaissances des personnes exposées à la discrimination par la sensibilisation et l’information.
Sonia Ben Miled, chargée de communication à «Aswat Nissa», a révélé que «nous sommes réunies, aujourd’hui, pour faciliter un dialogue constructif et inclusif entre la société civile et le parlement afin d’adopter un plan d’action national en faveur des femmes tunisiennes qui ont droit à la paix et à la sécurité. Il s’agit, à terme, de consacrer l’égalité entre les hommes et les femmes afin d’éradiquer la discrimination basée sur le genre.
Sami Del Pedro
28 août 2019 à 08:44
Un traître qui a le culot de parler de dignité…