Toujours égale à elle-même, jouant son va-tout, Amina Fakhet entre en communion totale avec le public. Un public qui lui pardonne tout et continue
à la solliciter. Son secret : sa passion pour son art, l’exhibition et la sincérité.
Dès 21h00, il n’y avait plus de place sur les gradins du Théâtre de plein air de Hammamet, même les marches ont été prises d’assaut. Les spectateurs continuaient à affluer ne trouvant pas où s’asseoir. Il fallait ajouter des chaises, mais la protection civile a décidé de les interdire pour des raisons de sécurité. Le public a donc suivi debout la soirée de la diva Amina Fakhet. La direction du festival de Hammamet aurait dû programmer une deuxième soirée qui aurait aussi affiché complet.
22h00, entrée en scène de l’orchestre dirigé par le maestro Mohamed Lassoued suivi d’Amina Fakhet, qui retrouve le public de Hammamet après plusieurs années d’absence. René Trabelsi, ministre du Tourisme, accompagné notamment du chanteur français Enrico Macias, a assisté au show de la diva qui a fait vibrer la salle par sa présence charismatique et sa prestation unique.
Dès l’entrée en scène dans sa robe africaine qui dévoile ses jambes, Amina Fakhet salue son public à genoux. Ayant du mal à se relever, elle demande de l’aide au chef d’orchestre qui a eu à subir les caprices de la star tout au long de la soirée qui a duré plus de deux heures. «Ce soir, nous veillerons jusqu’au matin. Que le directeur du festival me remette les clés du théâtre!», propose-t-elle au public qui jubile.
Amina Fakhet n’avait pas de nouveau à présenter. Elle a démarré son récital avec une chanson patriotique «Mawâdna Ardhek Ya Baladna», enchaînant avec d’anciens tubes comme «Soltane Hobek», «Alla Allah», «Ajibin Assaba», «Walla Mara», etc. puis des Kathoumiats et des chansons de Abdelhalim Hafedh revenant ensuite sur des mélodies tunisiennes. Le tout dans un joli désordre qui a déstabilisé quelque peu l’orchestre mais a ravi le public qui chantait et dansait sans arrêt.
Toujours égale à elle-même jouant son va-tout, elle entre en communion totale avec le public. Un public qui lui pardonne tout et continue à la solliciter. Son secret : sa passion pour son art, l’exhibition et la sincérité. Elle est entière avec son public et ne triche pas. Malheureusement, les années passent et la diva, par paresse ou par manque d’initiative, n’a plus de nouvelles chansons à offrir à ses fans.
La soirée a été marquée par la présence de sa fille Molka, qui a interprété trois chansons : une tunisienne et deux françaises. Mais l’ombre de la mère plane sur la fille qui ne dispose pas de la même énergie ni du magnétisme de sa mère. Amina Fakhet sait comment tenir en haleine son public, communiquer avec lui et le séduire jusqu’à l’envoûtement. Un public en transe, heureux des retrouvailles avec sa star qui reste malgré tout au top des meilleurs artistes tunisiens, mais jusqu’à quand ?