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La télévision et la course présidentielle

L’implication de la télévision dans l’élection présidentielle à quelques jours du scrutin est cruciale. Malgré les multiples mises en garde de la Haica, les chaînes de télévision privées, en l’occurrence, mènent tambour battant la campagne en s’offrant tous les dépassements. Certains parlent même d’un paysage médiatique «pollué».

Le scrutin présidentiel ne laisse personne indifférent et est, par conséquent, générateur d’audience. C’est pourquoi les télévisions privées se démènent comme elles peuvent pour donner l’occasion aux candidats de s’exprimer sur différents sujets : politiques, économiques, sociaux et culturels dans le cadre de débats où interviennent, outre l’animateur, des chroniqueurs spécialistes dans chacun de ces domaines.

Concurrence oblige, d’autres supports internet et réseaux sociaux entrent en course pour raviver le débat. A quelques jours du premier tour, tous les supports audiovisuels donnent la priorité aux candidats pour donner leurs points de vue sur des questions ayant trait au rôle du président de la république ainsi qu’à ses choix personnels touchant aussi bien leur passé professionnel que leur vie personnelle.

La déception est grande lorsqu’on voit le traitement médiatique des chaînes de télévision à l’égard des candidats. Certains animateurs et chroniqueurs sont indulgents avec les uns et haussent le ton avec d’autres. Ils vont jusqu’à exclure des candidats en raison de petits calculs minables ou encore favorisant des candidatures à d’autres.

Les téléspectateurs ignorent les tractations qui se font en coulisses entre directeurs de chaînes, journalistes et candidats pour redorer le blason de certains candidats et durcir le ton avec d’autres. Média de masse par excellence, la télévision, au contraire des réseaux sociaux, qui ne s’adressent qu’à quelques supporters,  a le pouvoir d’influencer l’opinion  publique et donne la capacité aux candidats, en particulier aux bons orateurs, de se mettre à l’épreuve.

La ruée vers Carthage

Les shows télévisés sont injustement disproportionnés. On a vu des candidats invités dans plusieurs plateaux de télévision : Attessia, Carthage+ et El Hiwar Ettounsi. Il y a des candidats qui sont invités par des télévisions  à faible audience. Ces derniers ne bénéficient que d’un one to one et non d’un show en bonne et due forme. Convaincues de leur audience et de leur impact sur les spectateurs, certaines chaînes font de la surenchère, de même les candidats invités. L’enjeu est de taille et tout est permis. Les animateurs et les chroniqueurs tentent de piéger les postulants en leur posant une colle du genre : dans quelle région du pays se situe tel village ou combien coûte une livre de pâte, etc.  Dans cet examen oral, sont posées d’autres questions plus épineuses sur la loi de l’égalité dans l’héritage ou sur l’appareil secret et les assassinats politiques auxquelles les candidats sont appelés à donner leur avis.

Mais quelle que soit son influence, la télévision ne peut décider du jour j et du vote de l’électeur. D’autres paramètres entrent en jeu : contact direct (candidat/électeurs), argent et autres marchandages entre les parties. Le téléspectateur ne retiendra pas grand-chose de ces débats. L’audience peut grimper certainement, mais n’atteindra pas sans doute celle d’un grand match de foot ou d’un feuilleton turc. Il reste que tout cela participe à faire du spectacle sans plus.

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