L’obésité est considérée comme étant le fléau des temps modernes. Il s’agit d’une surcharge pondérale, due à un excès de graisses corporelles, généralisées ou localisées dans certaines parties du corps. Loin d’être un surpoids qui peut être dissipé grâce à une bonne hygiène de vie, soit une alimentation équilibrée pauvre en aliments hypercaloriques et riches en fibres, associée à une activité physique régulière, l’obésité semble acquérir en gravité surtout si elle est décelée à un âge précoce.
En effet, la Tunisie a été classée par l’Organisation mondiale de la santé ( OMS ) en quatrième place en matière d’obésité et de surpoids. Ces derniers touchent quasiment la moitié de la population, ce qui en dit long sur un mode de vie malsain, fondé sur la mauvaise alimentation, voire la malbouffe et sur la sédentarité.
Il faut noter que le surpoids et l’obésité touchent plus les femmes que les hommes, et ce, non seulement en raison des causes précitées, mais aussi en raison de la prise de poids durant la grossesse, les changements de l’humeur typiques à la ménopause ainsi que la dépression qui risque à elle seule chez bon nombre de personnes — mais chez les femmes plus particulièrement —, de favoriser la boulimie.
Dans notre pays, comme dans bon nombre de pays où le taux de pauvreté s’avère être assez élevé, le surpoids et l’obésité reflètent un sérieux problème nutritionnel. Loin d’être un signe d’aisance financière, la malbouffe traduit, bien au contraire, les alternatives alimentaires pour lesquelles optent les classes moyennes voire défavorisées ; des alternatives qui substituent les aliments riches en fibres comme les fruits et les légumes, par ceux, riches en sucres lents, comme le pain et les pâtes. Axer son apport nutritionnel sur les sucres lents — et plus exactement sur la farine blanche — assure un rassasiement infaillible tout en privant l’organisme des nutriments dont il a besoin pour un corps équilibré et harmonieux. D’autant plus que ces aliments s’associent souvent à des gras prisés par jeunes — comme les moins jeunes — dans le cadre du fast-food. Il suffit d’implanter un restaurant fast-food dans un quartier résidentiel pour constater l’affluence ahurissante des jeunes sur cette qualité de nutrition.
La malbouffe rime avec obésité
Pis encore, la malbouffe représente, depuis quelques années, la solution de facilité de bon nombre de ménages, et ce, indépendamment de leurs capacités budgétaires parfois extrêmes. Les personnes à revenus moyens, voire faibles, trouvent leur compte dans les fast-foods populaires. Ces derniers présentent une panoplie de sandwichs hypercaloriques dont ceux à base de pain trop gras, à savoir les « mléoui », ou mal cuit «chapati» et les fricassés ( mini-sandwichs frits). Quant aux fast-foods inspirés de la tendance culinaire mondiale, ils sont tout aussi néfastes pour la santé : les sandwichs à base de mayonnaise, de frites, de pain blanc, les pizzas gorgées de fromages fondants ou — avouons-le — de préparations alimentaires semblables au fromage ; autant de spécialités culinaires dont les Tunisiens raffolent, enfants, jeunes ou adultes soient-ils. Autres aliments consommés au quotidien par les familles tunisiennes : les sodas. Les boissons gazeuses contiennent trop de sucre rapide. Une canette peut même équivaloir à un gâteau pâtissier en matière de teneur en sucre. Hélas, ces boissons sont à la portée de tous. De même d’ailleurs que le pain blanc qui représente l’aliment basique de la cuisine tunisienne. Consommés quotidiennement, les sodas et le pain blanc suffisent, à eux seuls, de préparer le terrain au surpoids et à l’obésité.
Sédentarité infantile : halte aux jeux numériques !
Parallèlement à ce revirement des traditions alimentaires, la sédentarité s’installe dans notre mode de vie moderne. La marche à pied ou rouler à vélo ne font plus partie des activités physiques évidentes de tout un chacun. Les Tunisiens préfèrent de loin prendre le volant pour se rendre chez l’épicier situé à 300 mètres de chez soi plutôt que d’y aller à pied ! Même ceux qui fréquentent les salles de sport, ils s’y rendent en voiture plutôt que de faire la marche à pied ou un petit footing, comme moyen d’échauffement musculaire ! Quant aux enfants, d’autres centres d’intérêt les séduisent nettement plus que de jouer au ballon, à cache-cache ou au carré, comme c’était le cas pour les anciennes générations. Collés à l’écran d’un ordinateur, d’une tablette numérique ou encore à celui du smartphone de sa mère ou de son père, un chérubin, âgé d’à peine quatre ans, manipule, comme un grand, les applications des jeux vidéo. Immobiles, les yeux fixant l’écran, la nuque inclinée en avant, les doigts agiles répondant aux instructions du jeu, les enfants de l’ère digitale sont sujets à la sédentarité, à la malbouffe et, par conséquent, à l’obésité.
Manifestement, toutes les caractéristiques du mode de vie quotidien de l’Homme moderne servent le surpoids et l’obésité. Même les régimes alimentaires amincissants et les produits conçus pour contribuer à la perte du poids se heurtent souvent à des écarts irrésistibles, voire inévitables.
Cela dit, l’obésité ne se limite point à cette surcharge graisseuse qui empêche les femmes d’avoir une silhouette de rêve, les hommes à avoir un corps magnifique et les enfants à pouvoir jouer avec leurs semblables, sans complexe ni intimidation. Certes, bon nombre de personnes obèses assument leur physique. Néanmoins, elles auront du mal, un jour ou l’autre, à maîtriser les maladies métaboliques que risque de déclencher leur surpoids : diabète, maladies cardiovasculaires, cholestérol, essoufflement au moindre effort, maux de dos ; autant de maladies qui peuvent être évitées en freinant le fléau de l’obésité. Aussi, convient-il, ne serait-ce que pour les jeunes et les enfants, de se rattraper en minimisant les mauvaises habitudes alimentaires et en pratiquant une activité physique régulière afin d’éliminer les graisses de trop et d’éviter que le surpoids ne se convertisse en une obésité morbide.