Exposition collective : Galerie Central «Sightlines», l’immersive tentation

Une expérience artistique immersive et très originale a été organisée par la galerie Central (15, avenue de Carthage) en collaboration avec le collectif polonais Noks où la sensation de l’art éphémère se mélange à l’écriture avec lumière et son.

«Nous avons choisi la lumière comme base de référence pour nos activités artistiques et éducatives. La lumière est notre matériau d’œuvre; c’est un outil métaphorique qui façonne le monde qui nous entoure et intègre les composantes physiques et émotionnelles de la perception humaine». Voici la ligne directrice du collectif Noks qui a présenté cette exposition originale faite d’installations visuelles et sonores à l’imprimerie Finzi.

Un travail sur la lumière mais aussi sur le son. En effet, dans cette expérience immersive presque «charnellement» liée à un espace chargé par l’Histoire, les clairs obscurs qu’on traverse et les éclairages qui surgissent, à espaces réguliers par les vidéos projetées, ont créée une sorte de mouvement dont l’originalité réside dans deux points : on est dans un espace très mouvant où la lumière s’improvise à écrire une poésie qui casse les codes classiques d’une part et d’autre part l’expérience sonore nous désenclave  des pièges où le visuel peut nous enfermer parfois. Le rapport entre tout ce qui est humain et non humain (tous ces objets installés) prend alors un autre sens où la frontière entre les deux devient très ténue.

L’idée de l’expo organisée par Galerie Central, dont la devise est «le rêve d’un Art décloisonné, fun et ouvert, où l’expo devient expérience artistique», est de Wera Morawiec et Robert Sochacki qui viennent de Pologne et qui représentent ce collectif Noks. Wera et Robert ont passé des mois en Tunisie avant d’avoir l’idée de cette exposition inaugurée le 19 septembre et qui a réuni plusieurs artistes à leurs côtés. Robert Sochacki, Maciej Cholewa, Nadhezdha Titova, Ali Tnani, Łukasz Horbowy et Olivier Severe ont présenté leurs installations également. Il y a  aussi le travail de l’artiste Aymen Berhouma  accompagné d’une installation créée par un jeune collectif Zouz. Une intervention sur l’espace très liée à l’histoire de la communauté italienne en Tunisie qui est l’ancienne imprimerie Finzi. Un espace culturellement mais aussi émotionnellement marqué puisqu’une partie de l’histoire des résistances s’est écrite sur les journaux imprimés dans ces lieux.

«Noks Collective présente une exposition collective concentrée sur comment s’approprier l’espace», déclare Wera Morawiec et d’ajouter : «Elle réside dans le fait de trouver comment juxtaposer nos expériences personnelles et nos mémoires avec l’espace public afin de l’instaurer dans le contexte actuel. Notre séjour sur le nord-africain nous a offert un nouveau regard plutôt extérieur sur nos terres d’origine : l’Europe et particulièrement la Pologne. Il nous a été facile de reconnaître tous ces problèmes et mécanismes répétitifs de l’ordre politique et sociologique qui ne cessent d’impacter notre quotidien actuel dont on peut citer : le nationalisme, la perte de l’identité européenne libre d’esprit, la peur et la haine transmises par le système politique à travers les médias avec pour but de diviser la société».

Salem Trabelsi

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