• «Ce sont les bassins qui font défaut!»
• «Jabrane Touiri et Sami Achour, derrière mon éclosion»
• «Feu Tawfik Abid m’a lancé dans le grand bain»
• «Khélil Belajmia et Ahmed Jawadi, de futurs grands»
Il aura bientôt 17 ans et commence déjà à faire parler de lui.
Classé 4e au 800 m, lors du championnat du monde junior disputé à Budapest en réalisant le minima «A» de participation aux jeux olympiques Tokyo 2020, Ayoub Hafnaoui promet.
Fils de l’illustre basketteur, Mohamed Hafnaoui, ce talent précoce est promis à un avenir radieux. Nous sommes allés à sa rencontre.
Quelle émotion après avoir atteint le pied du podium au championnat du monde junior à Budapest ?
J’étais aux anges. C’est le fruit de mon sérieux, de mon assiduité, de ma rage de vaincre et du travail de fond accompli sous la houlette de mon entraîneur Jabrane Touiri et du directeur de l’élite Sami Achour. Cette 4e place mondiale est méritée et en appelle d’autres.
Les JO de Tokyo 2020, tu y penses ?
Le programme de préparation établi par mon staff technique est conséquent. Il comporte des stages, des participations à des meetings internationaux amicaux d’envergure, sans oublier les échéances internationales prévues l’année prochaine.
C’est dire combien mes chances sont sérieuses et intactes dans la perspective des J.O de Tokyo. Grâce au programme de préparation concocté par mon staff technique, je serais parmi les meilleurs mondiaux dans la course de 800 m. Une place en finale est même envisagée. Je suis même capable de monter sur la plus haute marche du podium.
Quels sacrifices pour réaliser ton rêve ?
J’ai confiance en mes moyens. Je pourrais remporter la médaille d’or aux jeux olympiques 2024. Mais tout reste tributaire de deux conditions. Toutes les garanties de réussite doivent être réunies si je reste en Tunisie (entraînements dans de bonnes conditions, stages, compétitions internationales de haut niveau, motivations). Mais je dois peaufiner ma préparation à l’étranger, soit m’entraîner aux USA comme le font presque tous les champions de différentes nationalités, alors il faut y mettre les moyens.
Tu veux donc suivre le modèle d’Oussama Mellouli
Bien sûr. Oussama est mon idole. Ses performances mondiales retentissent encore. Franchement, je suis capable de faire mieux que lui.
Comment es-tu venu à la natation ?
Tout simplement en visitant une fois le centre culturel et sportif d’El Menzah. J’ai vu le bassin. J’ai demandé à mes parents de m’inscrire en section de natation. Et puis, j’ai signé une licence au profit du club de la police du Bardo. C’est feu Tawfik Abid qui m’a lancé dans le grand bain comme on dit.
Il croyait beaucoup en moi à tel point que lorsqu’il a changé de club, il m’a emmené avec lui à l’EST où les conditions d’entraînement ont accéléré mon éclosion.
Et l’équipe nationale ?
A l’âge de 12 ans, j’ai intégré la sélection. J’ai débuté en participant aux championnats arabes et africains.
J’ai remporté beaucoup de médailles d’or, d’argent et de bronze. Et en 2018, lors des jeux olympiques des jeunes en Argentine, j’ai terminé 5e au 400 m et 7e au 800 m en réalisant des performances intéressantes. Je profite de l’occasion pour remercier mon entraîneur, le directeur de l’élite de la natation tunisienne, la FTN, mes amis, et notamment ma mère qui a toujours cru en moi.
Y a-t-il d’autres jeunes qui valent le détour?
Je cite particulièrement Khélil Belajmia et à un degré moindre Ahmed Jawadi qui sont de futurs grands. Ils pourront réaliser de très belles performances dans les courses de longues distances. En général, la matière première existe et nous avons de très bons techniciens. Le problème réside dans le fait que ce sont les piscines qui font défaut!
Salah KADRI