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TéléMag | Dimanche, Saidi et consorts

L’émission «Dimanche tout est permis» présenté par Nidhal Saidi sur El Hiwar Ettounsi change de look pour cette troisième saison 2019/2020. Le présentateur donne le ton en annonçant que l’émission est familiale, sous entendu une émission clean sans grossièretés ni langage ordurier. Sami Fehri, patron de la chaîne, a compris que la vulgarité fait fuir les spectateurs. Alors, il faut faire soft en balayant tout ce qui peut choquer la sensibilité du public pour ne pas le perdre. Le principe de l’émission n’a pas changé : chroniqueurs et invités se soumettent à une série d’épreuves divertissantes et hilarantes.

En arrière-plan, un décor assez kitsch : sur un paysage carte postale rehaussé par deux palmiers s’étirant sur un coucher de soleil, des pupitres sont alignés rappelant ceux des trois émissions de débat pour le premier tour de la présidentielle. Les chroniqueurs vont devoir présenter leur programme à l’instar des candidats à l’élection présidentielle. Il s’agit d’une parodie de ce «grand débat» qui a fait l’objet de commentaires et d’avis critiques de la part des internautes. Même la séquence de la confiscation du téléphone de l’un des candidats a été caricaturée sans oublier les candidats et leur façon de parler.

Pourquoi changer une équipe gagnante et qui a fait ses preuves les saisons précédentes. Pour cette édition, la formation des chroniqueurs : Mustapha Hawas, Joel Boston, Amine Limam, Peeka et Youssef Bahri, ce dernier remplaçant sans doute Speedy. Chacun d’eux se caractérise par un humour qui lui est spécifique et dont il se tire assez bien. Hawas par sa corpulence et sa manière de danser, Joel l’Américain par sa diction du dialecte tunisien, Amine par sa loufoquerie et Peeka, la seule femme chroniqueuse de l’émission, par son côté sainte nitouche se complètent pour rendre agréable l’émission en titillant à leur façon les invités.

Le bon client politique

L’heure est par excellence politique. Alors on en met partout même dans le divertissement. L’un se nourrit de l’autre : la télévision comme les politiques. Mais il faut chercher le bon client qui accepte de jouer le jeu et de se soumettre à toutes les épreuves sans rechigner. Parmi les invités de ce premier numéro de «Dimanche tout est permis», Hatem Boulabiar, le 26e de la liste des candidats à la présidentielle, arrivé dernier avec zéro virgule de voix récoltées. Inconnu jusque-là, il s’est fait remarquer lors du premier tour de la campagne présidentielle en créant le buzz par son comportement désinvolte en se faisant épingler par la production de l’émission de débat. L’huissier de justice lui a confisqué son téléphone portable. Il était en train d’envoyer une photo en direct à sa femme. Ha, ha, ha…

Malgré une apparence moderne, Boulabiar est un conservateur qui était en accointance avec le parti Ennahdha. Mais il n’empêche que derrière cette apparence, il aime bien s’amuser et ne se prive pas du bon côté de la vie. Souvent présent sur les plateaux de télévision, il se prête au jeu avec une aisance juvénile. Dans «Dimanche tout est permis», il s’est trouvé dans son élément aux côtés de l’auteur Rabaâ Safi et l’acteur Mohamed Dahech, des habitués à ce divertissement. Verrons-nous les autres candidats participer pour chanter et danser dans les prochains épisodes de cette émission dont le seul but est d’amuser les spectateurs le dimanche soir?

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