Lors du grand débat du Second tour de la présidentielle tunisienne 2019, le désormais président élu, Kaïs Saïed nous a ouvert, vendredi dernier, une petite fenêtre sur son histoire familiale.
Durant cet exercice démocratique, l’assistant universitaire à la retraite nous a appris que son père, Moncef Saïed était un fervent défenseur de la coexistence sous nos cieux voire même un Juste.
Ainsi, le juriste nous a révélé que durant l’occupation nazie de la Tunisie (17 novembre 1942- 13 mai 1943), « son père tenait à accompagner Gisèle Halimi (15 ans à l’époque) au lycée avec sa bicyclette » pour la protéger des Nazis.
Pour ceux qui l’ignorent, Gisèle Halimi, née le 27 juillet 1927, à La Goulette, est une avocate, militante féministe et femme politique franco-tunisienne de confession juive.
Fortement engagée dans plusieurs causes, elle a milité pour l’indépendance de son pays, la Tunisie, mais également pour l’Algérie, en ayant dénoncé les crimes de la colonisation et défendu les Militants du Mouvement national algérien poursuivis par la justice française.
Me Gisèle Halimi a publié 15 livres, dont « Djamila Boupacha » (1962): un livre cosigné avec Simone de Beauvoir.
L’activiste palestinien Marouane Barghouthi lui a par ailleurs demandé d’être l’un de ses avocats et elle, a également, été désignée membre du comité de parrainage du Tribunal Russell sur la Palestine (2009).
En France, elle fut élue à l’Assemblée nationale (1981-1984) comme députée apparentée au groupe socialiste.
Elle fut promue au grade d’ officier de l’ordre national de la Légion d’honneur (2006), commandeur de l’ordre national du Mérite (2009) et commandeur de l’ordre national de la Légion d’honneur (2013).
Cette histoire concernant Gisèle Halimi nous donne une petite idée sur l’environnement familial dans lequel Kaïs Saïed a grandi.
Entre tolérance et coexistence, le candidat au poste de la Magistrature suprême a certes vécu au sein d’une famille (Moncef Saïed et Lalla Zakia Belkhodja) d’origine assez modeste, mais intellectuelle et membre de la classe moyenne.
Par ailleurs, il est à mentionner que son oncle paternel, Dr Hicham Saïed, est le premier chirurgien pédiatre de Tunisie, mondialement connu pour avoir séparé des siamois dans les années 1970.
Malheureusement, cette anecdote concernant Gisèle Halimi est passée inaperçue dans nos médias.
En effet, en évoquant cet épisode, Kaïs Saïed a voulu nous démontrer qu’il n’avait aucun problème avec les juifs, en opposition à sa ferme position contre la normalisation avec l’entité sioniste et ses crimes de guerre à l’encontre du peuple palestinien.
Enfin, être antisioniste ou défenseur de la cause des palestinienne ne veut pas dire être antisémite (hostile aux juifs).
Toute la différence est là !